Lali

16 juin 2011

D’Anvers à Charleroi, la guerre de Marcel

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:34

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Vient le jour où on a besoin de raconter pour ne pas que l’âge venant les souvenirs s’effacent. Et c’est ce qu’a choisi de faire Marcel Braitstein, né à Anvers dans une famille juive, en écrivant Enfant traqué, enfant caché. Ce témoignage relate une partie de son enfance, alors que pendant quelques années, sous un nom d’emprunt, il est élevé en tant que chrétien.

L’enfant ne comprend pas tout, ni les bombardements, ni la fuite. Il sait juste qu’un jour il n’a pas mangé tout le contenu de son assiette et que le lendemain tout a commencé à aller mal pour sa famille et pour lui. Et que tout ça c’est peut-être à cause de lui. Cette conviction le pousse à obéir, à accepter de se cacher, de porter un autre nom, de participer à des fêtes religieuses auxquelles il prend goût, à oublier en partie le yiddish, la langue de ses grands-parents. Si bien que la guerre finie, alors qu’il retrouvera ceux-ci, il ne saura plus vraiment qui il est. Juste qu’il est en vie alors que peu sont revenus, que son père est mort déporté.

Le témoignage de Marcel Braitstein, qui s’est installé au Québec où il est devenu sculpteur et professeur à l’UQAM, nous donne à lire quelques épisodes tristes ou amusants sans que ceux-ci ne soient occultés ou analysés par l’adulte qu’il est devenu — c’est d’ailleurs ce que j’ai apprécié. Je déplore tout de même l’usage du passé simple qui alourdit le récit, mais je comprends que l’auteur ait choisi ce temps de verbe. Il lui fallait indiquer un passé fini, bien fini.

Un récit qui, avant toute chose, permet à l’auteur de rendre compte d’une époque tout en remerciant la famille qui lui a sauvé la vie.

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