Ce drôle d’air qu’elle avait
Elle l’a regardé d’un drôle d’air avant de partir. Comme si elle savait quelque chose qu’il ignorait. Comme si elle ne faisait que s’absenter pour revenir, alors qu’elle n’était venue que pour poser quelques heures durant.
Il a longuement regardé la lectrice qu’il a peinte. Une inconnue qui n’en était plus une, maintenant qu’il avait scruté son visage à un point tel qu’il aurait pu les yeux fermés dessiner ces petites lignes presque indélébiles qu’elle avait au coin des yeux.
Il a longuement regardé le tableau qu’il a peint. Le visage. Les mains sur le livre. Et le peintre de Stephen Celuch a pris le livre abandonné au sol. Il s’est assis sur la chaise où elle s’est assise. Et il est devenu le lecteur qui attend la lectrice. C’était ça, le drôle d’air qu’elle avait. Il n’allait pas résister à la tentation de lire le livre qu’elle lisait et d’attendre qu’elle revienne le chercher.
Le livre laissé par terre, c’était voulu pour qu’elle revienne le chercher et demander au peintre ce qu’il en pensait…car la lectrice était comme çà. Elle aimait bien l’avis d’autres personnes sur ce qu’elle aimait.
Comment by Denise — 15 janvier 2008 @ 9:20