Empreintes 2
muette plainte
pour qui sait le voir
le silence est une roue
d’or
plus somptueuse je crois bien
que l’amour
dans ses habits de carnaval
l’été
il descend des collines
à l’aube
ou ailleurs
s’installe majestueusement
comme un grand oiseau nocturne
en plein soleil
la feuille alors se tait
et les abeilles et le glacier
la tanière aussi
bientôt la vie presque entière
écoute le silence
il se plaint doucement
des profanes à la voix longue
aux mots pétulants
il se plaint de ces hommes
qu’effraient les rites sacrés de la nature
ce n’est rien
disent les vieux
rien d’autre qu’un souffle
une lassitude peut-être
certains jours
quand la souffrance des hommes déchire
le soleil en deux
le silence g.mit alors
seul
dans la moelle de l’arbre
Hervé de Fontenay, Silencieuses empreintes
*choix de la lectrice de Félix Vallotton