
J’étais calme. Ravie de mes récents emprunts à la bibliothèque. Me demandant par quel livre j’allais commencer. Tout à fait calme, vous dis-je.
Il a suffi de quelques pages pour que je m’énerve et que je décide d’arrêter net ma lecture du Fictionnaire vermeilleux qui promettait tant avec son bouuuuuuhquin qui fait peur, sa diézelle, cousine de la gazelle et autres inventions loufoques. Parce que, voyez-vous, l’auteur s’est senti le besoin, pour expliquer le mot « épicerise », de préciser qu’il ne fallait pas confondre ce mot avec « épicerie ». Jusque là, ça allait encore. J’étais encore calme. Mais quand j’ai lu, toujours à propos du mot « épicerie », que « par ailleurs au Québec on l’appelle un dépanneur », je me suis grandement énervée.
Un dépanneur et une épicerie, même s’ils ont des similarités, sont deux endroits tout à fait distincts, n’en déplaise à Christophe Pernaudet. Comme le dit son nom, un dépanneur dépanne ceux qui le fréquentent. On y trouve donc une petite sélection de produits essentiels, notamment du pain et du lait, et des produits qui le sont moins, comme de la bière et des cigarettes, rarement des cerises.
J’ai fermé l’album. J’ai respiré tranquillement. C’en était fait du Fictionnaire vermeilleux. Je n’aime pas qu’on raconte n’importe quoi aux enfants.