Les vers de Tony 4
comme si chaque instant
m’ayant amené ici
n’avait jamais eu lieu
douleur à la poitrine
ta voix
lointaine musique de forêts étranges
Tony Tremblay, Rock land
*choix de la lectrice de Deng Xianxian
comme si chaque instant
m’ayant amené ici
n’avait jamais eu lieu
douleur à la poitrine
ta voix
lointaine musique de forêts étranges
Tony Tremblay, Rock land
*choix de la lectrice de Deng Xianxian
Adèle est si timide qu’elle se sent incapable d’affronter le monde sans se dissimuler. La tête dans un sac. Ce n’est ainsi qu’elle peut passer inaperçue. Sans voir les autres : l’obsédé de l’heure qui a douze montres sur lui, l’homme qui a enfilé plusieurs chapeaux, celle qui porte l’univers sur son dos, celui dont la tête est encagée, ou l’endormie qui traîne sa douche avec elle.
Mais Adèle n’a de temps que pour son propre problème et pour voir à ce que les canards de plastique qui sortent de l’usine où elle travaille soient bien accordés. Elle ne remarque même pas que sa voisine porte ses vêtements devant-derrière par peur de ce qu’on dit derrière son dos. Pas plus qu’elle ne sait que Philémon marche sur ses mains pour ne pas se prendre la tête.
Mais, un jour, elle doit affronter le silence. Un silence si oppressant qu’Adèle pleure toutes les larmes de son corps, ce qui fait pousser des fleurs dans son sac et change le cours de sa vie.
Chacun a un jardin à cultiver.
C’est ce que nous appendra Adèle dans cet album aux illustrations fabuleuses en totale harmonie avec cette histoire à la fois triste et pleine d’espoir qui nous révèle à quel point les différences sont importantes et nous poussent à aller au delà de ce à quoi nous nous restreignons parfois. Par simple peur. Un livre qui donne envie de découvrir tous les albums de Marjorie Pourchet.
Suspendus aux arbres, à même les troncs ou écrits sur des planches entourant ceux-ci, les vers surprennent le passant tandis que veillent sur eux les seaux colorés qui donnent à la rue Desjardins un air de fête.
Que sait du désert qui ne regarde qu’un grain de sable. (Erik Orsenna)
*toile de Maria Amorim (dont toute trace a disparu)