En compagnie de Pablo Neruda 10
La parole même, un papier écrit,
par les mille mains d’une seule main,
passer à travers toi, inutile aux rêves,
et tombe par terre, et s’y continue.
Et qu’importe doux, lumière ou louange,
qu’elle soit versée, débordant la coupe :
elle est du vin le tremblement tenace,
et tes lèvres ont teintes d’amarante.
Il ne veut plus la syllabe tardive,
ce qu’apport encore et toujours l’écueil
de mes souvenirs, l’écume irritée,
il veut seulement écrire ton nom.
Même si le tait mon amour nocturne
le printemps plus tard saura bien le dire.
Pablo Neruda, La centaine d’amour
*choix de la lectrice de Léon-François Comerre