Lali

30 novembre 2010

Amoroso 12

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

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Saintes-Maries-de-la-Mer

Il te souvient aux Saintes-Maries
Il y avait le vent
Il y avait le sable
Il y avait la mer
Il y avait le ciel
Il y avait toi
Je ne cesse de chercher sur la plage
Les coquillages de tes rires.

Jacques Maurice Chenaux, auteur originaire de l’Arc jurassien suisse, Amoroso

*choix de la lectrice de René François-Xavier Prinet

Françoise et son étoile jaune

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 20:18

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D’aucuns prétendront en voyant le titre de ce livre qu’il s’agit encore d’un livre sur la résistance. Oui, encore, ai-je envie de dire en ajoutant à leur intention, face à leurs soupirs de lassitude, que chaque témoignage, chaque histoire, chacun de ceux qui se sont battus est unique et apporte un regard neuf. Oui, encore, bien que les pages du journal de Françoise Siefridt constituent un morceau d’histoire que je ne connaissais pas (les amis des Juifs qui, bien que chrétiens, ont arboré l’étoile jaune) ou en surface (Drancy).

Or, le journal de Françoise Siefridt occupe moins de la moité du livre. En effet, la très solide préface signée Jacques Duquesne où il raconte avec minutie et force détails le rôle de l’Église et des membres du clergé, qu’ils soient curés de campagne ou cardinaux, occupe près d’une centaine de pages. Une préface peut-être un peu longue, avouons-le, mais qui a le mérite de faire un grand tour de la question chrétienne face à la montée du nazisme et de l’antisémitisme et devant l’application de lois brimant les droits des Juifs étrangers vivant sur le sol français.

Le journal, tenu presque au jour le jour durant les trois mois de captivité de Françoise Siefridt, débute en juin 1942 alors qu’elle est arrêtée pour avoir arboré une étoile jaune où elle a écrit « Papou » et retenue au commissariat pour quelques nuits. Par la suite, ce sera le camp des Tourelles puis Drancy. Dans chacun de ces endroits, elle tient son journal, un journal à la fois sobre et factuel (comme si le moindre fait, le moindre chiffre, tout ce que la mémoire finit par gommer devait être retenu) et plein d’émotions devant l’impuissance, d’une part, et l’horreur, d’autre part.

Un livre pour ceux qui s’intéressent à ce sujet et qui se demandent peut-être : Et l’Église dans tout ça? Un livre qui répond en grand partie à cette question tout en nous apportant le témoignage tout simple mais touchant d’une jeune femme de 19 ans qui n’imaginait pas qu’un geste de solidarité et en même temps de provocation la mènerait là où il l’a menée : aux portes de l’horreur. La porte suivante, dont elle a été exemptée, était Auschwitz.

Quand Louis Lortie s’attaque à Mendelssohn

Filed under: Trois petites notes de musique — Lali @ 14:02

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C’est à un beau défi que s’est attaqué le Québécois Louis Lortie, Berlinois d’adoption, avec cet opus consacré à Mendelssohn réunissant les Concertos no.1 et no.2 pour piano ainsi que la Symphonie no.5 (connue sous le nom de Réformation). En effet, le pianiste, fort d’une discographie comprenant une trentaine d’enregistrements incluant tout Liszt pour piano et orchestre, de nombreuses compositions signées Beethoven (notamment des sonates) et les 24 préludes de Chopin, pour ne nommer que quelques-unes des pièces auxquelles il s’est attaqué, s’est retrouvé à l’occasion de cet enregistrement à la fois pianiste et chef d’orchestre. Vous pouvez d’ailleurs le voir en train de diriger l’Orchestre symphonique de Québec en cliquant ici.

Le résultat. avouons-le, est une belle réussiste. Un album à la sonorité parfaite, un pianiste qui allie maîtrise et âme, une orchestration enlevante, voici ce que propose le plus récent CD de Louis Lortie, celui qui affirme à qui veut l’entendre que le son qu’il préfère entre tous est celui des vagues et de l’océan. Et curieusement, dans le 2e mouvement du Concerto no.2 en ré mineur, il y a un océan paisible qui entre dans la tourmente. Ou du moins l’ai-je imaginé.

À vous de voir si vous l’entendez aussi.

La suggestion du 30 novembre 2010

Filed under: Couleurs et textures,La suggestion du jour — Lali @ 12:00

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Un site qui traite des fictions historiques pour la jeunesse, voici la suggestion de la lectrice peinte par Silvestro Lega, qui arrive à point alors que quelques-uns ont commencé leurs emplettes de Noël.

Quelle heure est-il à Concarneau?

Filed under: Signé Chantal,Vos traces — Lali @ 10:44

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Peut-être que Chantal qui a bien examiné le cadran solaire pourra nous le dire?

Ce que mots vous inspirent 286

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

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On mesure l’intelligence d’un individu à la quantité d’incertitudes qu’il est capable de supporter. [Emmanuel Kant]

*toile de John Frederick Tayler

Lire à Carvoeiro

Filed under: Scènes livresques,Vos traces — Lali @ 7:20

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Cela ne vous fait-il pas envie maintenant que l’hiver est là? Lusina, à qui doit ces photos, a immédiatement pensé à moi quand elle a vu ces scènes en Algarve il y a quelques jours et m’a autorisé à les partager avec vous pour mon plus grand bonheur. Des photos qui ne sont pas sans rappeler les premières scènes livresques offertes par Armando il y a trois ans et demi et que je vous invite à revoir.

Tout de même, il m’amuse de penser que désormais quiconque fréquentant le pays de Lali ne peut s’empêcher de penser à moi lorsqu’il croise des lecteurs!

29 novembre 2010

Amoroso 11

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

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Un soir de neige III

Nous avions dormi sous une falaise,
souviens-toi,
la pierre était douce
à nos enlacements.
Nous dansions comme on sème
et prenions le couchant
pour l’avant-garde des étoiles.
Conserve ce moment
où, glissant un anneau
sur ton doigt qui jouait,
j’ai prononcé les mots
dont j’avais reculé
l’issue dessous la langue.
On nomme fiançailles
cet épisode-là
qui pour les autres pèsera
si peu de poids sur une page.

Carl Norac, auteur originaire de la Communauté française de Belgique, Amoroso

*choix de la lectrice de Walter Firle

Soirée à l’opéra

Filed under: Trois petites notes de musique — Lali @ 21:06

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Une soirée à l’opéra a toujours quelque chose de magique. Et celle de jeudi dernier à l’occasion de la dernière représentation de Roberto Devereux de Donizetti (détails et vidéos ici) m’a séduite tant par les costumes de l’ère élisabéthaine que par la performance de Dimitra Theodossiou (que je vous invite à découvrir par un extrait d’une représentation à Bergame en 2006) dans le rôle titre.

Oui, une soirée à l’opéra a toujours quelque chose de magique. De tragique. De théâtral. Surtout quand le héros finit décapité.

Emmy au patronyme prédestiné

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:15

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Il y a toujours quelque chose de fascinant dans le fait d’entrer dans la vie de quelqu’un, même s’il s’agit d’un roman et non d’une biographie, surtout quand l’héroïne a eu un destin hors du commun et que celle-ci nous est totalement inconnue. Et pourtant, les billets de 2000 couronnes tchèques sont à son effigie. Or, celle qui fit carrière sous le nom d’Emmy Destinn puis d’Emma Destinova après l’indépendance de la Tchécoslovaquie fut plus qu’une des cantatrices les plus célébrées de sa génération. Elle joua aussi un rôle d’intermédiaire entre les membres d’un mouvement politique regroupés à New York et des militants en Europe, transportant sur elle ou dissimulant dans ses malles des documents de propagande qui la firent assigner à demeure pendant deux ans.

Ce sont les années précédant la Grande guerre jusqu’en 1920 qu’a choisi de raconter Valérie Hanotel dans La diva. Ces années où la vie politique marginale d’Emma Destinn prendra le pas sur sa carrière alors qu’elle a l’affection de Caruso et le respect de Toscanini. Des années de tourmente, des années qui feront d’elle une artiste qu’on finira par oublier, la guerre y étant pour quelque chose, ses origines aussi tout comme les intrigues qui se trament autour d’elle. Le réalisateur tchèque Jiri Krejcika a d’ailleurs consacré à celle que Puccini considérait la meilleure interprète de Madame Butterfly le film Divine Emma en 1983.

Avec un tel sujet, un tel personnage, La diva ne pouvait être qu’un roman emballant. Et c’est le cas, même si l’écriture est assez conventionnelle. Emmy ne l’était pas. Et pour en savoir plus sur elle, n’hésitez pas à parcourir les pages (en anglais) de la fondation qui a été créée en son honneur en 1997, lesquelles vous donneront un aperçu de sa carrière de cantatrice, de son rôle d’intermédiaire, de ses écrits et de ce qu’elle a légué au pays qu’elle a privilégié au détriment de sa carrière. Et aussi le goût de lire ce roman.

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