Lali

Elle a totalement fait abstraction de ma présence. La lectrice de l’artiste Mike Wiesmeier était dans le recueil de Denise Desautels intitulé Mais la menace est une belle extravagance, et rien n’aurait pu la déranger. Puis, elle est partie sans bruit, après avoir glissé un signet entre deux pages, afin d’indiquer son choix :

il m’arrive de nous imaginer
exclus l’un de l’autre
passant la frontière et la repassant
plus tard dans la lumière vive
rien de définitif
qu’une surface lente pour la caresse

C’est pourtant le même souvenir, mais il n’a pas pour lui le même sens, la couleur qu’il a pour elle. Et tandis qu’elle ressasse chaque seconde de ce moment inoubliable qu’aucun mot ne semble être à même de décrire, aucun souvenir ne lui paraît plus fort ni aussi intense. Même si, peut-être, voire même probablement, il ne reste en lui qu’un souvenir bien vague s’entremêlant à d’autres semblables.

Et pourtant, c’est le même souvenir.

*sur une toile signée Henry Raeburn

« Il paraît que l’amour n’est pas la grande affaire dans l’existence des hommes, qu’ils ne grandissent pas en pensant qu’il y a devant eux cette chose affolante, ce souci d’être à quelqu’un d’autre où se tient tout le sens possible de leur vie. Il paraît que de telles fables sont l’affaire exclusive des femmes. Que ce sont elles seules qui calculent tout de leur temps en raison de l’amour qui viendra.

Je ne sais pas. Il me semble que j’ai toujours pensé que l’amour m’attendait, que j’allais à sa rencontre, et que si par malheur je le manquais, j’aurais tout manqué avec lui. Qu’il n’y avait au fond rien d’autre que cela à attendre de la vie.

Rien d’autre, oui, si ce n’est l’amour. Et comme l’écrit un poète, tout le reste m’est feuilles mortes. »

À lui seul, cet extrait du roman de Philippe Forest, Le nouvel amour, pourrait donner le ton de ce roman intimiste mettant en scène un homme qui attend tout de l’amour, mais que tout retient, et surtout la mort de sa petite fille.

Un beau roman, sur l’amour comme sur le doute, sur la vie autant que sur la mort. Et sur les réponses qu’on passera sa vie à chercher.

La plupart des gens regardent ce qui est à portée de leur regard. Pas moi. C’est ainsi qu’à la poissonnerie des Halles d’Anjou, en levant les yeux, j’ai pu découvrir à quel point certaines personnes étaient patientes et avaient de l’imagination…

Le lecteur peint par Kiefer semble tant aimer les livres qu’il ne pourra qu’être comblé par ce site consacré aux livres québécois.

C’est à Bois le Roi (Seine-et-Marne), ville reconnue pour ses fresques — que nous aurons l’occasion de découvrir au fil des jours — que Chantal a déniché cette demeure pour le moins inusitée, qui fait sûrement le bonheur de tout photographe!

Tout à l’heure, laisser là ma vie, cette vie de liseuse qui est la seule que j’ai, que j’ai eue, que j’aurai, même s’il m’arrive parfois d’en sortir. De moins en moins souvent. Parce que de moins en moins envie, de moins en moins besoin.

Tout à l’heure, laisser là le livre commencé. Les vacances ne durent qu’un temps.

*toile de Dana Saxerud

Pas besoin de chercher bien loin si vous voulez vous mettre sous la dent quelque lecture pour bien débuter ce nouveau mois. En effet, vous trouverez dans les livres peints par l’artiste Joni Di Pirro tous les commentaires autour de la toile du 21 février, et de plus des textes très différents les uns des autres, comme vous pourrez le constater! De plus, si par curiosité, vous avez envie de découvrir la toile de la semaine, vous n’aurez qu’à aller ici…