Lali

29 novembre 2007

L’écrivaine et ses personnages

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 20:46

mhd2

Elle écrit. Beaucoup. Beaucoup trop. Sûrement. Mais elle ne sait faire que ça. Ne sait plus faire que ça. Et petit à petit, les histoires qu’elle invente et le temps qu’elle passe a écrire ont gommé les absents. Il lui arrive même de penser qu’ils n’ont jamais été autres que disparus, volatisés, absents, quoi. Et l’écrivaine qu’est devenue Margret Hofheinz-Döring a appris à vivre sans eux en prêtant à ceux qu’elle croise des vies. Si bien que ses personnages ont pris les places laissées vacantes. Si bien que ceux-ci ont pris une telle place qu’elle ne peut plus vivre sans eux.

La peindre et la peindre encore

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 20:11

dm1

dm2

dm3

Combien de fois la lectrice de Diether Münchgesang se sera-t-elle allongée ainsi, invitante, la lumière caressant son épaule pour qu’il puisse la peindre dans toute sa splendeur? Combien de fois a-t-il eu envie de la toucher, de caresser son épaule, d’emmêler sa chevelure? Combien de fois l’a-t-il fait pour la sortir de sa nonchalance?

Combien de fois a-t-il laissé là les pinceaux pour modeler son corps au sien avant de lui infliger une autre pose? Pour la prendre encore afin de transformer son visage? Et celui-ci transfiguré, la peindre et la peindre encore?

pour tenter de me rejoindre

kk

mime que j’exécute
que j’invente
pour croire encore
que l’histoire est parfois belle
qu’elle n’est pas que moments
qu’instants éparpillés
mime que je danse
au son de mes rêves
pour tenter de me rejoindre

(juin 1982)

*toile de Kseniya Kokorina

Parce que je ne me lasse pas des couleurs

Filed under: Signé Lilas,Vos traces — Lali @ 7:45

geraldine_157

Je ne me lasse pas des couleurs. Et j’ai tout ce qu’il faut pour ne jamais en manquer grâce à mes amis de France, de Suisse, de Belgique, du Brésil ou du Québec qui m’ont gâtée et qui alimentent le pays de Lali en images. Pour colorer tout le blanc de l’hiver qui se profile, même si ce blanc a parfois son charme quand le ciel n’est pas gris comme aujourd’hui. Merci à Géraldine a mis de la couleur dans ma vie avec ces arbres d’il y a quelques semaines dont il ne reste probablement que quelques feuilles au sol…

Par-dessus son épaule

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 7:36

k_jones

Je sais que ce n’est pas poli de faire ça. Je le sais, ne me le dites pas. Mais je n’ai pu m’empêcher de lire par-dessus l’épaule de la lectrice de Karen Jones. Ça a été plus fort que moi. Il faut dire pour ma défense – s’il me faut me défendre – que j’ai reconnu la couverture du livre en passant à côté d’elle. Le Gardeur de troupeaux de Fernando Pessoa. Il n’en fallait pas plus pour que je veuille lire ce qui la rendait si rêveuse.

J’ai souri.
Elle lisait ce passage qui m’est cher :

J’ai passé une nuit blanche, en voyant sa forme hors de l’espace,
et la voyant sous des jours différents de ceux où m’apparaît sa personne réelle.
Je compose des pensées avec le souvenir de ce qu’elle est quand elle me parle,
et en chaque pensée elle varie en accord avec sa ressemblance.
Aimer, c’est penser…
Et moi qui oublie presque de sentir à sa seule pensée…
Je ne sais trop ce que je désire, même d’elle, et je ne pense qu’à elle.
J’éprouve une grande distraction surexcitée.
Lorsque je désire la rencontrer
je préfère quasiment ne pas la rencontrer,
afin de ne pas avoir à la quitter ensuite.
Je ne sais trop ce que je veux, et d’ailleurs, je ne veux pas savoir ce que je veux. Je veux seulement
penser à elle.
Je ne demande rien à personne, pas même à elle, sinon penser.

Bancs de parc

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 7:11

piet 1

piet 2

Les lectrices de Fernand Piet se connaissent-elles, elles qui lisent vraisemblablement assises sur les bancs d’un même parc, l’une un livre et l’autre une lettre? Ou sont-elles là simplement parce qu’elles affectionnent ce lieu calme où elles peuvent lire en toute quiétude sans peur qu’on ne vienne les déranger? Ou alors n’est-ce qu’une seule lectrice à deux âges de sa vie?

Comme il est agréable en ce matin où il fait trop froid pour les bancs de parc de m’asseoir là et de les regarder en inventant des histoires. La vie peut être simple, finalement, quand on aime s’adonner à des plaisirs simples.

Resplendissante

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 6:58

anker 3

Comme regarder cette lectrice du peintre suisse Albert Anker est réjouissant. On sent chez elle la gourmande de mots, l’insatiable. Probablement à cause de cette pile sur ses genoux. Et aussi à cause de cette mine resplendissante qu’elle arbore. Si bien qu’avec un peu d’imagination, on peut même penser qu’elle passe la langue sur ses lèvres comme quand on déguste un plat qui nous fait saliver.

Y parviendra-t-elle?

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 6:42

fenyes

La lectrice d’Adolf Fényes se donne bien du mal. En effet, il est évident que son amie n’écoute rien des mots qu’elle lit. Ses pensées sont ailleurs, loin, très loin, c’est visible. Et pourtant, je suis certaine que la lectrice s’applique, qu’elle met tout son cœur dans sa lecture à haute voix pour détourner son amie de pensées tristes. La seule chose que je ne sais pas est si elle y parviendra. Même un peu.