Lit-elle? Écrit-elle? Un peu des deux, parce qu’incapable de décider laquelle des deux activités la comble le plus? J’opte pour le fait que la lectrice de Pierre-Auguste Renoir écrit quand elle ne lit pas. Parce que ce soir, j’ai envie de me glisser en elle. Parce que ce soir, je sais que toute ma vie je passerai des mots que je lis aux mots que j’écris. Je n’ai que cette certitude. Que celle-là.
La lectrice de Jose Luis Cuevas serait-elle un rêve? Celle de celui qui la rêve et qui murmure pour lui-même les mots d’une vieille chanson du groupe Il était une fois? Ou existe-t-elle quelque part?
Il n’a que les mots en tête. Les mots et son rêve d’elle. Des mots qui disent :
Je l’ai rêvée si fort
Que les draps s’en souviennent
Je dormais dans son corps
Bercé par ses « Je t’aime ».
Et peut-être lui est-elle apparue un jour d’été, alors qu’il ne l’attendait presque plus. Ou si peu.
Lumière inachevée sur le parc de Tervuren. Un marcheur, doublé d’un photographe, ne rate rien de cette lumière, de ce moment où le soleil caresse les arbres. Il sait qu’il va offrir cette photo à une, en particulier, et à ceux et celles qui aiment son jardin. Il s’appelle Armando.
Les arbres se sont dénudés. La lectrice de Rosamond Smith Bouve a vu peu à peu son paysage changer, puisque chaque matin, elle retrouve sa chaise près de la fenêtre pour tourner quelques pages. Les arbres se sont dénudés tandis que son esprit s’est rempli de mots. Le vide n’existe pas. Pas pour elle.