Lali

3 novembre 2007

Comme au cinéma

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 22:51

graber

Bien sûr qu’elle écrit à celui qu’elle aime. Il ne peut en être autrement. Ou alors ai-je tout faux. Mais ce n’est pas important. Je retiens cette idée d’une femme qui écrit à celui qu’elle aime un samedi soir alors que la nuit est déjà là, que les bougies sont allumées, qu’elle s’est faite belle et qu’elle l’attend.

L’amoureuse peinte par Carrie Graber se fera brève. Juste quelques mots qui diront tout, qui diront ce que toutes les femmes amoureuses écrivent. Des mots sur une feuille qu’elle pliera et qu’elle glissera dans la serviette pour qu’il les trouve.

Elle a vu ça au cinéma.

Tant de livres pour quelques vers

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 21:50

savig 3

Elle possède tant de livres, ceux-ci éparpillés dans toutes les pièces, qu’elle avait oublié ce merveilleux recueil de Jacques Brault intitulé L’en dessous l’admirable. Et depuis que la lectrice de Berndt Savig l’a parcouru, une fois de plus, alors qu’elle n’en avait pas tourné les pages depuis des années, c’est toujours aux mêmes vers qu’elle revient, à ces vers qui disent :

je t’ai cherché(e) sachant que je ne suis rien ni personne
sans toi et que tu n’existes pas sans mes gestes
qui tâtonnent autour de ce que tu fus seras
un peu de temps perdu nous sépare nous trépasse

je te cherchais déjà au détour de l’enfance et couvert de pâleur
par les ruelles chasseresses de vieilles rengaines clôtures déchiffrées
petite larve délavée d’insomnie j’étais trop tard dans ma vie

je te cherchais jusqu’à la sortie bouche édentée gloire de poussière
je te ferai folie de ce voyage on aura peine à plier mon bagage

et tu viendras chercheuse toi aussi de mon peu de corps

Une rose pour Reine

Filed under: Vos traces — Lali @ 20:56

rose-Denise

Cette rose photographiée il y a quelque temps par Denise, je la dédie à Reine qui doit passer de temps en temps sans avoir le temps de nous laisser quelques mots parce qu’elle vit des heures difficiles. Pour qu’elle la trouve quand elle tournera les pages du pays de Lali et qu’elle sache que nous sommes plusieurs à penser à elle. Très fort.

Coquettes feuilles

Filed under: Signé Armando,Vos traces — Lali @ 20:37

automne_044

Quelles coquettes. On pourrait croire qu’elles ont pris la pose. Qu’elles voulaient à tout prix attirer le regard d’Armando pour qu’il prenne une photo d’elles. Je crois qu’elles ont réussi.

Avec toute la tendresse du monde

Filed under: Trois petites notes de musique — Lali @ 9:44

joana amendoeira

Et je vais de ma galerie de toiles à toutes ces musiques à écouter, ces musiques offertes du fond du cœur pour ce long hiver qui s’annonce. Et il y en a tellement que je ne sais laquelle choisir. Tellement que je glane ici et là. Comme un enfant dans un magasin de bonbons. Et peut-être que le bonheur c’est ça : toujours découvrir, toujours être émerveillée. Comme je le suis en écoutant Joana Amendoeira chanter avec toute la tendresse du monde Lisboa amor e saudade (pour ne nommer qu’une des chansons de son magnifique album A flor da pele).

Ils ne sauront rien d’elle

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 8:25

aw

Il y aura toujours quelqu’un pour poser un regard inquisiteur sur elle. Plus d’un, même. Il en a toujours été ainsi. Parce qu’à l’heure des jeux, elle préférait s’isoler avec un livre. Parce que dans les soirées, elle ne se liait pas, vidait les cendriers et ramassait les bouteilles vides, spectatrice d’une vie qui se jouait sans elle. Parce qu’elle partait, sac au dos, vers un parc ou au bout du monde, seule. Parce que souvent, elle est là, devant son écran, à vivre une vie qui n’a rien à voir avec celle des autres.

Mais tous ceux qui la regardent de biais ne savent rien de la lectrice d’André Watteau. Mais tous ceux qui la jugent ne savent pas que dans son monde hors de leurs regards, il y a des amis, des livres, des rêves et des chansons. Non, ils ne savent rien d’elle, ne sauront jamais rien non plus. Ils n’auront que cette image d’une femme seule tournant les pages d’un livre dans un parc. Ils ne sauront pas qu’elle est heureuse, vraiment heureuse. Ça ne les regarde pas.

Sous le même ciel

Filed under: Vos traces — Lali @ 8:10

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Je regarde le ciel. Le ciel balafré de quelques nuages, avec ce même bleu qu’il avait un jour d’octobre sur la campagne vaudoise. Et je souris. Denise et moi vivons sous le même ciel qui a pour nom l’amitié.

Comme aux premiers temps de l’amour

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 8:01

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Elle le regarde comme on regarde un homme aux premiers temps de l’amour. Comme il voudrait qu’elle le regarde toujours. Avec ce regard tendre, amusé, heureux et amoureux. Ce regard qui existe parce que la lectrice d’Albert Edelfelt sait qu’il est là, qu’il la regarde et qu’il la laissera retourner à son livre.

J’aime imaginer

Filed under: États d'âme,Couleurs et textures — Lali @ 6:35

lebourg

Que lisent-ils ainsi dans cette nuit qui n’en finit pas de se terminer? Que lisent-ils qui ne pouvait attendre la lumière du jour? Ou alors cela demandait-il justement la nuit et le silence pour saisir le sens de tous les mots avec le plus de justesse possible? J’aime imaginer qu’il s’agit là d’un texte qu’ils ont écrit ensemble. D’un texte sur lequel ils ont passé la nuit pour le lire juste avant que la nuit ne s’achève. Mais je ne sais rien. Je ne sais rien de ce que lisent les personnages d’Albert Lebourg. Et souvent, je ne sais rien de la vie tout court.