Mai au parfum de lilas
J’aime la fin mai pour toutes sortes de raisons, mais surtout et avant tout, je crois, pour cette odeur de lilas qui flotte dans l’air. Il suffit de marcher un peu, il y en a partout de ces arbustes qui embaument. Et je m’arrête, je hume. Pur bonheur.
Je sais, ne me le dites pas, je m’émerveille devant plein de choses que plus personne ne remarque ou alors qui sont prises pour acquises. Mais je suis comme ça. Et je sais m’arrêter pour m’en mettre plein le nez et ainsi retrouver un morceau de mon enfance. On ne peut pas aimer le lilas à ce point s’il n’a pas fait partie intégrante de sa vie. Et dans la mienne, il a toujours été là, au fond de la cour, près de la clôture. Et chaque année où j’ai vécu chez mes parents, j’ai guetté l’éclosion des fleurs, comme ma chambre donnait sur le jardin.
Curieusement, je reste ambivalente face au fait de les couper. C’est si beau un lilas bien garni qui croule sous ses fleurs. Mais, d’un autre côté, quel bonheur d’entrer chez soi et de trouver sur la table le bouquet qui fait que toute la maison sent l’été.
Je ne me lasse pas, cette odeur m’enchante comme elle le fait depuis aussi loin que je puisse me souvenir. C’est d’ailleurs le lilas de toutes les fleurs, si envoûtantes d’autres plus rares puissent-elles être pour certains, que je préfère respirer. Et par la fenêtre, en cette minute, entrent les effluves de l’arbuste d’une voisine. Et je m’enivre.