Les liseuses de Matisse
Je ne savais pas que les lectrices pouvaient être une telle source d’inspiration et pour beaucoup de peintres. Et pourtant, c’est fou tout ce que j’ai pu trouver. Elles sont partout, les lectrices: chez Picasso, chez Renoir, chez Cassatt.
Et chez Matisse, l’homme qui fit scandale pour avoir utilisé du rouge, du vert et du jaune dans le seul visage de la femme au chapeau. Matisse, le chef de file du fauvisme qui allait laisser des traces qu’on retrouvera plus tard chez les expressionnistes allemands et chez les Russes. Matisse et ses toiles découpées.
Matisse que j’aime décidemment beaucoup.
Et dont les lectrices, toutes différentes les unes des autres, me rejoignent. Deux plongées dans une lecture si profonde que rien ne saurait les déranger; une autre qui tourne les pages d’un magazine, un peu distraitement; et une qui pose, visiblement ennuyée de lire devant l’artiste, préférant le regarder droit dans les yeux que de lui livrer son abandon.
Ce soir, Matisse est à l’honneur, mais d’autres peintres inspirés par des dévoreuses de livres ou des lectrices passives viendront s’ajouter. Une lectrice amoureuse de la peinture ne pouvait laisser de côté une idée comme ça.