Un premier roman initiatique qui dépasse l’anecdote
Mélissa Grégoire, qui enseigne la littérature, n’a pas choisi cette profession par hasard, pense-t-on, après la lecture de L’amour des maîtres. L’enseignant, le maître, celui qui transmet la science est trop au cœur de ce premier roman pour que ce choix ne soit délibéré. Un premier roman touffu, dense, où il est question de ces maîtres qui influencent le parcours d’Agnès, du curé qui lui prête des livres au professeur d’université en passant par celui qui lui enseigne la philo au cégep et des écrivains qui nourriront sa soif d’apprendre par leurs livres.
Tout lecteur pourra être tenté d’imaginer qu’Agnès est l’alter ego de Mélissa. C’est peut-être le cas. Peut-être pas. En fait, cela n’a aucune importance. Ce qui compte est le résultat, ce roman d’initiation mettant en scène une jeune fille, puis une jeune femme, avide de connaître et d’aimer. Un roman où il est aussi question de liberté chèrement acquise, de la difficile conciliation de ses origines avec ce qu’elle souhaite devenir, Agnès étant chaque été replongée dans l’univers ouvrier dont elle est issue, qui lui garantit monétairement ce dont elle a besoin pour poursuivre des études littéraires.
Mélissa Grégoire, qui a déjà publié dans Contre-jour et L’Inconvénient, signe ici un roman qui pourrait n’être qu’érudit parce qu’il met en scène penseurs et maîtres. Mais c’est loin d’être le cas. Il s’agit plutôt d’un roman accessible à tous, où le « je » de la narratrice nous rapproche de sa nature intrinsèque, de sa manière de penser, de son apprentissage, de sa quête autant comme individu que comme étudiante amoureuse de ses maîtres, pas juste pour le savoir qu’ils lui apportent, mais littéralement. Il s’agit d’un roman sans fausse note, à l’écriture ample et juste, dans lequel nombre d’étudiants en littérature actuels ou passés se retrouveront, avec cette impression de déjà vu, comme si, au fond, tous les professeurs avaient quelque chose en commun, qu’il soit fruit de l’imagination d’un auteur ou pas.
L’amour des maîtres va plus loin que l’anecdote et donne l’occasion à Agnès de déployer ses ailes et de prendre son envol. Mélissa Grégoire en fait tout autant grâce à ce premier roman initiatique qui se démarque dans le paysage littéraire québécois de la rentrée d’automne 2011 par sa puissance évocatrice et sa qualité d’écriture, l’un comme l’autre incontestables.
Texte publié dans
Titre pour le Défi Premier roman
Leméac, c’est l’associé québecquois d’Actes Sud, n’est-ce pas ? Normalement gage de qualité…
Comment by Anne — 16 décembre 2011 @ 16:36
Bonjour Mlle Lali
Je voudrais vous dire qu’en tant que lecteur assidu de votre blog, il m’arrive parfois d’être consterné par vos gamineries d’écolière qui, à mon humble avis, et je vous parle en toute gentillesse, ne sont pas du niveau de votre talent. D’autant plus, si j’ai bien compris, que vous êtes par ailleurs critique de livres et écrivaine, ancienne libraire, etc.
Alors, je viens à la source de mon commentaire. Comment osez-vous prétendre écrire « texte publié dans La Recrue du Moi », alors que moi ainsi que tous vos lectrices et lecteurs voient bien qu’il est ici, dans Lali.
Je me demande si quelquefois vous ne forcez pas un peu sur le sirop d’érable. Pur.
Comment by Pépé Zinzin — 17 décembre 2011 @ 10:43
Est-ce que le sirop d’érable peut être alcoolisé comme certains sirops pour la gorge ? Si oui, je vais passer commande ! En plus je pourrais chanter clair et non faux, tout bénéfice !!! 🙂
Comment by LOU — 17 décembre 2011 @ 15:52