Un peu de Bretagne dans la nuit
Bonheur d’écouter un peu de cette Bretagne que j’aime tant. Cette Bretagne qui a parfois des accents de Wallonie ou du Québec, comme si les trois lieux étaient si intimement liés dans mon esprit que la musique traditionnelle de chacun de ces endroits ne pouvait que correspondre entre chacune et se répondre.
J’aime ce CD d’Érik Marchand et Thierry Robin – retrouvé dans mon désordre, parce que je promène mes CD entre le salon, le bureau et le travail – qui a pour titre An Henchou Treuz. Je l’écoute et j’entends la mer au loin. Je l’écoute et je revois le cimetière de Pont-Aven, les calvaires qui bordent les routes. Je l’écoute et le vent s’engouffre sous mon pull comme à Saint-Cado. Je l’écoute et j’entends l’accent charmant de celle qui tenait la maison de la presse à Ploërmel il y a plus de vingt ans et à qui j’ai parlé avec enthousiasme du poète Gérard Le Gouic que je voulais offrir à Chantal. Et j’entends encore bien davantage dans les mots dont je ne saisis que la musique et non le sens l’accent de la mère de Chantal, à Sérent, quand elle nous servait un chocolat bien crémeux, comme on boit seulement dans les fermes laitières à l’heure où on trait les vaches.
Et la vie goûte en cette nuit d’hiver des étés bretons et la fest-noz.