Lali

23 novembre 2012

Un certain regard

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:37

Les Québécoises sont un curieux amalgame. Ni États-uniennes ni Européennes, elles sont à même de regarder les unes comme les autres, de voir leurs différences et leurs ressemblances entre elles. Mais aussi de voir ce qu’elle ont pris chez l’une et l’autre et ce qui leur est propre.

Ce n’est donc pas une lecture hexagonale de L’amie américaine que j’ai faite, mais une lecture québécoise, souriant à certaines remarques de Renée Kaplan qui vise assez juste avec ce regard qu’elle pose sur la France, son pays d’adoption. Un pays qu’elle connaissait déjà avant sa récente installation, puisqu’elle y a passé une partie de son enfance. Journaliste, Renée Kaplan n’examine pas les Français et Françaises de l’extérieur. Elle vit avec eux, travaille avec eux, et a même un spécimen bien français dans son lit.

C’est donc en connaissance de cause qu’elle peut s’attaquer aux travers et aux qualités des Français comme des États-uniens puisqu’elle connaît assez bien les habitudes des uns et des autres. Si, en général, le portait est assez réussi, il faut avouer que l’auteure frôle souvent le cliché, ce qui est inévitable dans une entreprise comme celle-ci. Pour un Français qui connaît peu les us et coutumes des États-uniens, et pour qui possède un passeport du pays d’Obama sans avoir mis les pieds hors de son pays, et encore moins en France, l’exercice auquel s’est plié Renée Kaplan relèvera plus de l’anecdote que du cliché.

Pour la Québécoise que je suis, qui connais assez bien les deux pays et ce qui les caractérise, je dois dire que L’amie américaine est un livre sympathique, correctement écrit, assez imagé, mais qui ne m’a rien apporté que je ne sache déjà. Ou alors, confirmé dans ma certitude que je pourrais difficilement vivre en permanence dans l’un ou l’autre des deux pays pour une foule de raisons qu’elle invoque et pour d’autres qui pourraient faire l’objet d’un deuxième livre.

Peut-être parce que, finalement et nonobstant tout ce qu’on dit, tout ce qui ne va pas bien, tout ce qui pèse sur nous, tout ce dont on se plaint, le Québec demeure un monde à part, une sorte de jonction du meilleur de la France et du moins pire des États-Unis. Bien sûr, cette affirmation n’engage que moi, mais j’aime croire que je ne suis pas loin de la vérité.

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