Lali

17 décembre 2011

Quelques poèmes de Rodenbach 1

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

C’est un recueil du poète belge Georges Rodenbach que la lectrice peinte par l’artiste lisboète Maria Inês Ribeiro da Fonseca a choisi parmi tous ceux étalés sur la table. Un recueil intitulé Le règne du silence que les éditions Le Cri ont eu la bonne idée de rééditer en 1996. Un recueil de l’auteur surtout connu pour son roman Bruges-la-morte, dont elle a tiré ces vers :

Quand le soir est tombé dans la chambre quiète
Mélancoliquement, seul le lustre émiette
Son bruit d’incontenté dans le silence clos.
Lustre toujours vibrant comme un arbre d’échos,

Lustre aux calices fins en verre de Venise
Où la douleur de la poussière s’éternise,
Mais en gémissements qu’à peine on remarqua,
Grêles comme un chagrin lointain d’harmonica.

C’est une panoplie aux cliquetis de verre
Où l’on entend le bruit blessé qui persévère;
C’est un grand reliquaire à l’aspect végétal
Où d’invisibles pleurs, captifs dans le cristal,

Roulent en sons mouillés parmi les pendeloques.
Lustre, fontaine blanche aux givres équivoques;
Lustre, jet d’eau gelé, mais où l’eau souffre encor…

Ce lustre, c’est mon cœur visible en ce décor
Qui frissonne en sourdine et sans cesse s’afflige,
Jet d’eau fleurdelisé dont la plainte se fige!

Un commentaire »

  1. Lustre qui revient à la mode et dont le cliquetis fait presqu’un carillon 🙂

    Comment by Flairjoy — 18 décembre 2011 @ 7:31

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