Pour Rose et notre parc
Il n’y avait pas de quai sur le bord de ma rivière des Prairies, dans ce petit parc où j’allais m’asseoir pour lire. Que des bancs et la rivière. Mais il y avait quelque chose d’aussi paisible que ce que dégage le décor où s’est assise la lectrice de Gunnar Berndtson. Le calme, l’eau, une espèce de liberté. Probablement parce que le parc n’était pas plus grand qu’un mouchoir de mouche, si bien que quand quelqu’un s’y trouvait, l’arrivant lui laissait l’endroit. Peut-être parce qu’il y en avait quatre ou cinq de ce modèle et qu’il en trouverait bien un autre où il pourrait lire lui aussi, rêver ou embrasser celle qu’il tenait par la taille.
C’était aussi l’endroit de prédilection pour les confidences entre Roseline et moi. Roseline, que j’appelais affectueusement ma Rose et qui, un jour, est partie vivre en Italie. Roseline, qui vit maintenant en Nouvelle-Angleterre, où elle enseigne à l’université. Roseline à qui je devrai toujours la découverte de Julos Beaucarne. Roseline à qui je pense souvent.
Peut-être que la vie fera en sorte qu’un jour nous nous trouvions un bord de rivière où nous pourrons nous raconter les années de silence. Peut-être pas. On ne sait rien de l,avenir.
Mais je sais ceci : elle occupera toujours une place spéciale dans mon cœur. Je sais aussi – parce que ses parents que j’ai croisés il y a quelque temps me l’ont dit : j’aurai aussi toujours une place spéciale dans son cœur.
De mémoire de rose
De mémoire de rose
On n’a vu mourir un jardinier
Si rien qu’une pause
Ne peut vous suffire
Madame, laissez
Le temps s’étirer
Et sans le maudire, patientez,
Laissez-vous glisser dans le vent léger
Patience, patientez.
Extrait de chanson de Julos Beaucarne
Comment by Denise — 9 février 2008 @ 10:51