Obstinément 1
si je quittais d’un bond ma chair
pour le large où l’instant s’échoue
— ô doux repos d’être à la traîne
et hors de soi désadvenu
de suivre ses jours de travers —
je peindrais sur des toiles d’air
en profil perdu ma tristesse
et ce bon vent me porterait
en exil familier tout bas
au bord extrême de ma vie
Martin Labrosse, L’obscur obstinément
*choix de la lectrice signée Henri Manguin