Lali

23 novembre 2011

Monsieur Lazhar, un rendez-vous avec la vie

Filed under: Sur grand écran ou sur scène — Lali @ 14:38

Bachir Lazhar n’a plus rien à perdre : il a déjà tout perdu. Sauf ses souvenirs. Ceux avec lesquels il lui faudra vivre jour après jour. Ceux qui, parfois, empêchent même de vivre. Sauf si. Sauf si, comme lui, vous décidez de vous accrocher à la vie coûte que coûte, malgré tout, et parce que vous n’avez plus rien à perdre.

Alors qu’élèves, et enseignants, que parents et directrice sont encore sous le choc qui a suivi le suicide d’une jeune enseignante dans sa salle de classe, Bachir Lazhar vient offrir ses services afin de remplacer la disparue, ayant appris la nouvelle dans le journal. Il a, dit-il, enseigné en Algérie. Il lui manque quelques papiers. La directrice hésite. Les jours ont passé. On a changé la couleur des murs. Mais aucun enseignant en disponibilité ne veut prendre le relais et faire face à des élèves traumatisés.

Elle choisit donc de contourner les règlements. Parce qu’elle est fatiguée d’essuyer des refus. Parce qu’elle ne peut pas abandonner des enfants perturbés. Parce que, malgré tout, la vie continue.

Oui, la vie continue. Il le faut. Pour lui, qui attend un verdict qui confirmera ou non son statut. Pour eux, qui devront faire leur deuil, régler leurs comptes entre eux.

Oui, la vie continue. Avec tout ce qu’elle comporte de beauté comme de détresse. Avec les travers des uns et les qualités des autres. Et cela nous donne un très beau film. Humain. Dont on sort pour certains totalement bouleversé. À tout le moins, ému. Plus qu’un peu.

Pas étonnant que Monsieur Lazhar ait gagné le Prix du public et le Prix Variety au Festival du film de Locarno; le Prix du public et le Prix spécial du jury au Festival du film francophone de Namur; le prix du meilleur film au Toronto International Film Festival. Monsieur Lazhar est un beau film, un très beau film. Pas tout à fait réaliste, les classes étant en général beaucoup plus multiethniques que celle présentée, mais cela n’a pas d’importance. La richesse de ce film est ailleurs. Dans les liens qui se tissent entre certains personnages, dans l’image final. Inoubliable.

Le film sera distribué en Allemagne, en Australie, en Autriche, en Belgique, en Brésil, en Espagne, aux États-Unis, en France, en Luxembourg, en Nouvelle-Zélande, aux Pays-Bas, au Portugal, en Suisse et au Japon dans les prochains mois. Ne ratez pas ce rendez-vous magnifique avec la vie.

Un commentaire »

  1. À croire ce que tu écris dans ton billet, Monsieur Lazhar est plutôt Monsieur Chance.
    ok je sors.

    Comment by Pépé Zinzin — 25 novembre 2011 @ 6:48

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