Les vers de Marceline 5
J’avais froid
Je l’ai rêvé? c’eût été beau
De s’appeler ta bien-aimée;
D’entrer sous ton aile enflammée,
Où l’on monte par le tombeau :
Il résume une vie entière,
Ce rêve lu dans un regard :
Je sais pourtant que ta paupière
En troubla mes jours par hasard.
Non, tu ne cherchais pas mes yeux
Quand tu leur appris la tendresse;
Ton cœur s’essayait sans ivresse,
Il avait froid, sevré des cieux :
Seule aussi dans ma paix profonde,
Vois-tu? j’avais froid comme toi,
Et ta vie, en s’ouvrant au monde,
Laissa tomber du feu sur moi.
Je t’aime comme un pauvre enfant
Soumis au ciel quand le ciel change;
Je veux ce que tu veux, mon ange,
Je rends les fleurs qu’on me défend.
Couvre de larmes et de cendre,
Tout le ciel de mon avenir :
Tu m’élevas, fais-moi descendre;
Dieu n’ôte pas le souvenir!
Marceline Desbordes-Valmore, Poésies
*choix de la lectrice de Marc de Jong
Merci Lali pour ce superbe choix de poèmes de Marceline Desbordes-Valmore, je me régale!
Comment by colo — 25 novembre 2011 @ 1:56
Ce sont des mots superbes de Marceline Desbordes-Valmore. Je ne m’en lasse pas!
Comment by Denise — 25 novembre 2011 @ 7:37
Lali
je crois que dans poésies le « i » ressemble a un « r », tu es certaine que tu n’as pas fait une coquille?… Ah non!… tant pis pour moi. C’était mon écran qui n’était pas propre.
Bisous
Comment by Pépé Zinzin — 26 novembre 2011 @ 8:16