Les vers de Léopold 1
C’est un des livres préférés de mon oncle que la lectrice de l’artiste Francis John Wyburd a ouvert ce soir. Un livre que je n’avais pas osé ouvrir depuis son décès, il y aura un quart de siècle dans quelques mois. Un livre que je n’avais pas oublié, pas plus que son auteur, le grand, le très grand Léopold Sédar Senghor. C’est donc son Œuvre poétique (éditions du Seuil, 1990) que les lectrices du soir auront le loisir de parcourir pendant quelques soirs, un recueil duquel celle d’aujourd’hui a tiré ces vers :
Je suis seul
Je suis seul dans la plaine
Et dans la nuit
Avec les arbres recroquevillés de froid
Qui, coudes au corps, se serrent les uns tout contre les autres.
Je suis seul dans la plaine
Et dans la nuit
Avec des gestes de désespoir pathétique des arbres
Que leurs feuilles ont quittés pour des îles d’élection.
Je suis seul dans la plaine
Et dans la nuit.
Je suis la solitude des poteaux électriques
Le long des routes
Désertes.
Un auteur dont j’ai entendu parler pour la première fois au lycée car ma professeur de français le tenait en grande estime.
Comment by Maïté/Aliénor — 19 avril 2011 @ 3:55