Les mots de Julie S. 1
le 27 juin
à tant t’aimer night and day t’aimer
à perte de vue
comme on épouse la blancheur des dunes où
nul panneau-réclame seulement
le temps sans fard
sans l’angoissant béton des rives
à tant t’aimer mon mal-jumeau
mon fardeau qui persiste
je n’entends battre que la lame toujours recommencée
qui me défait dans tes bras
malgré
le parfum calciné des meurtrissures
l’âcre exil sous le nickel
malgré
ce goût encore de craie
comme un étonnement successif
en chaque nœud chaque rail du regard
quelque part ô mon paradoxe je chancelle
au miroir des jours et à nu
je me déploie en toi
jusqu’à l’essoufflement de mes peurs ataviques
quand sans rappel
depuis des siècles aujourd’hui tu
m’enserres nourricière et l’épaule lascive vois-tu
et le piège et le rapt
de l’amour qui suppute l’amour à même le chaud
d’un désir à double tour
qui de l’autre infligera le face à face
et le martèlement de tes baisers tes baisers
tes baisers dans le halo
indéchiffrable et accumulé et charnel
du mirage de sel
Julie Stanton, À vouloir vaincre l’absence
*choix de la lectrice de William McGregor Paxton