Les lunettes d’Édouard
Déjà que le lecteur de Jules de Keghel que nous nommerons Édouard ne comprend pas toujours ce qu’il lit, s’il faut en plus qu’il ait les lunettes sales, son cas ne va vraiment pas s’arranger. Mais vraiment pas.
Pourtant, Édouard ne remarque pas toujours que ses lunettes sont sales. C’est quand Martha passe derrière lui et les lui retire du nez qu’il constate les dégâts. Il faut avouer que les remarques désobligeantes de sa femme aident à ce qu’il sorte son mouchoir pour bien frotter ses verres. Je savais pas que les mouches font de si grosses chiures; La lumière t’aveugle pas?; Je savais pas que tu avais des verres teintés; Tu as mis celles qui étaient à la cave?
Et aussi, ajoutons-le, il les frotte aussi quand il se rend compte qu’il est en train de lire lièvre au lieu de lèvre, chaîne au lieu de chaire, ennui au lieu d’envie, et surtout quand il voit noir au lieu de voir.
Est-ce les lunettes d’Edouard qui sont vraiment sales ou la vue d’Edouard qui baisse ?
A mon avis, il devrait faire adapter ses lunettes à sa vue ainsi il aurait plus de plaisir à lire un chapitre avec les mots, lèvre, chaire, envie et voir.
Comment by Denise Rossetti — 20 novembre 2007 @ 15:03