Les débutants
« … est-il donc si urgent, si pressant, si important de nouer un lien étincelant? » C’est un peu la question que se pose Anna, l’héroïne du roman d’Anne Serre, Les débutants. Un roman où il est question d’amour, de celui confortable comme un lit douillet dans lequel vit Anna depuis 20 ans avec Guillaume. Un roman où il est aussi question d’un coup de foudre, de celui que ressent Anna pour Laurent, et vice versa. Un roman qui fait le tour des émotions que cela suscite en elle, de l’état de trouble dans lequel elle se trouve à l’heure du choix de passer des bras de l’un à ceux de l’autre. « Une vie sans tristesse, est-ce une vraie vie? » C’est aussi ce que se demande Anna, chagrinée d’avoir peiné Guillaume et à l’idée de mettre fin à la stabilité pour quelque chose qui ne s’annonce pas aussi solide. Mais tout de même irrésistible, comme l’est souvent un nouvel amour.
Le roman d’Anne Serre est une sorte d’enquête sur le sentiment amoureux, une analyse que certains pourraient trouver fastidieuse tant elle est détaillée. Mais ce ne fut pas mon cas. Je me suis laissée emporter par les images, par les mots, par le rythme, et ce, jusqu’à la dernière page. Trouvant écho en moi à cette phrase : « Quelques semaines, quelques mois au pire, et un matin l’on se réveillera tout surpris de ne plus rien sentir, de ne plus aimer, et l’autre sera comme quelqu’un qui n’a jamais existé, on sera étonné d’avoir été lié par toutes les fibres de son être à cette image qui s’est dissoute. » Elle me semble si vraie.