J’aurais tant voulu recommander ce livre, mais…
J’avais tellement aimé Femme vacante et L’écharde du silence de Frédérique Martin que je m’attendais à quelque chose d’extraordinaire quand j’ai ouvert Zéro, le monde, son roman destiné aux adolescents. Oui, la barre était haute. Et si l’histoire que Frédérique Martin relate ici se tient, elle a, pour la Québécoise que je suis, un grave défaut. Le roman est absolument et totalement français et pas du tout universel.
À vrai dire, l’ancienne libraire que je suis ne pourrait conseiller ce livre — que j’ai tout de même aimé, parce que l’auteure a le sens du rythme et des personnages — à qui vit chez nous. La langue utilisée ici, autant dans la narration que dans les dialogues, n’est pas exportable. Les jeunes d’ici ne s’y retrouvaient pas et buteraient sur des mots qui semblent évident à un ado de l’Hexagone. Des mots comme pétoche et glandu; des expressions comme avoir la haine et jouer les marioles ne font pas partie du vocabulaire de la jeunesse québécoise.
Du coup, alors que je m’attachais à Dominic et à son univers, que je le voyais craquer pour une fille de sa classe et que je suivais ses aventures, mon intérêt s’émoussait à cause de la langue. Dommage. J’aurais tant voulu aimer et recommander ce livre.
Dommage. J’avais apprécié aussi ses précédents romans découverts grâce à toi.
Les expressions que tu as relevées Lali sont certes employées par « certains » jeunes de l’Hexagone. Mais bien heureusement, ils ne sont pas représentatifs du langage de TOUS nos jeunes en France. il est navrant de constater souvent à quel point il est fait une généralité d’une minorité, pour tout sujet. Que cela soit exploité dans les magazines, livres, films, ou par les médias. Ne soyons pas dupes, cela fait vendre du papier et augmenter l’audimat. Il faudrait que les écrivains, les journalistes, scénaristes se posent un peu plus en adultes responsables et ne pas relayer sans cesse des paroles de haine, les actes de violence et autres faits divers qui ne font que monter les générations les unes contre les autres et surtout montrent le mauvais exemple. Et si l’on parlait, si l’on montrait à nos jeunes un peu plus ce qui se fait de bien!
Comment by Chantal — 5 août 2011 @ 10:12