Lali

7 octobre 2013

Horowitz et mon père

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 20:34

Il y a quelque chose de savoureux dans le roman d’Alexis Salatko, lequel met en scène une famille d’origine ukrainienne chassée du pays peu avant la révolution d’octobre 1918. À cette époque, Dimitri Radzanov, le père du narrateur et Vladimir Horowitz, alors élèves du Conservatoire de musique de Kiev, s’affrontaient en duel au piano.

Horowitz est devenu célèbre, l’autre Vladimir, non. Et pourtant, ils avaient sûrement autant de talent l’un que l’autre. Mais ils n’ont pas choisi la même destination lorsque vint le moment de fuir, justement à l’heure où les États-Unis attendaient « leur » grand pianiste, celui qui allait faire la renommée des jeunes orchestres de ce pays en plein essor. Ce fut Horowitz.

Radzanov, quant à lui, après avoir séduit la femme qu’il convoitait grâce à la musique, mit son piano de côté afin de gagner sa vie, la gloire n’étant pas au rendez-vous. Mais la musique ne le quitta jamais tout à fait. Et sa mère, qui avait perdu son mari et son second fils, mit tous ses espoirs en lui, espérant qu’un jour il détrônerait le grand Horowitz. Ce qui donne lieu à des scènes où émotions et démesure sont telles qu’on se plait à les imaginer au cinéma — Alexis Salatko n’a-t-il pas été scénariste avant d’être romancier?

Oui, il y a quelque chose de savoureux dans Horowitz et mon père. Mais au-delà des anecdotes, des clins d’œil à l’Histoire et à la communauté russe de Paris, il y a un roman d’une tendresse infinie, celle qu’éprouve un garçon, puis celui-ci devenu un homme, pour son père, ce héros méconnu qui n’a pas connu le sort qui aurait pu être le sien. Un père qu’il décide d’emmener à New York où se produit le pianiste de renommée internationale.

Un voyage qui donnera lieu à un dénouement des plus inattendus et totalement imprévisible, et à quelques scènes encore une fois cinématographiques.

Un roman enlevant, nostalgique, mais jamais triste, où la musique a une part de choix, et où nous sont dévoilés quelques secrets plus ou moins bien gardés entourant celui qui fut l’un des plus grands pianistes du XXe siècle.

Titre pour le Challenge Des notes et des mots

3 commentaires »

  1. Ooooh que ça me fait envie ! Il aime la musique, Salatko, il vient de publier « Folles de Django » (Reinhardt)

    Comment by Anne — 8 octobre 2013 @ 6:44

  2. Tentant, tentant! 🙂

    Comment by Lucie — 9 octobre 2013 @ 12:31

  3. Je connais un gars qui est tellement paresseux qu’il joue du piano avec deux doigts.

    Il s’appelle A………….o. Je ne vous en dirai pas plus que ça. Même pas qu’il y a un « d » un « n, un « r » » un autre « a »… C’est ma fierté de ne jamais dénoncer mes semblables.

    Comment by Pépé — 14 octobre 2013 @ 10:27

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