Et si les tulipes faisaient le printemps ?
En 1985, j’étais à quelques jours de mon départ pour le pays des tulipes. J’allais enfin me gaver de champs où elles allaient pour moi se décliner dans tous les tons, du rouge au mauve, en passant par le rose et le jaune. Et j’en ai eu plein la vue!
D’aucuns trouvent peut-être les tulipes on ne peut plus banales. Et pourtant, moi, je ne me lasse pas ! Et chaque année, je les attends, comme je les attendais enfant, car il y a toujours eu des tulipes chez mes parents. Pas autant qu’à Ottawa, où mes parents nous ont emmenées, ma sœur et moi, alors que nous étions enfants. Mais il y en a. Et quand elles daignent enfin pointer la tête, c’est signe que le printemps est arrivé.
Est-ce pour ça qu’un bouquet de tulipes me charme davantage qu’un bouquet de roses ? Je n’en sais rien, en fait. Je sais seulement le bonheur quand elles décorent les parterres. Je sais le régal pour les yeux. Je sais le plaisir infini des couleurs. Et cela est bien suffisant.
J’aimerais un jour retourner au pays d’Annemarieke, à la saison des tulipes. Voir celles-ci occuper des champs qui me semblaient à perte de vue… Mais, en entendant, je me contenterai bien de quelques-unes, chez moi. Parce que si une hirondelle ne fait pas le printemps, quelques tulipes le feront peut-être.