Entrer dans la toile
Je dévorais tout, de l’histoire de la Belgique en passant par les conteurs wallons, le surréalisme belge, les dictons et proverbes, les auteurs contemporains, les guides de voyage. J’allais partir dans les mois suivants, en moi l’avidité de la connaissance.
J’allais de site en site, cherchant l’indice, la trouvaille, le fil. Je pouvais y passer des heures. De surprise en surprise, de coup de foudre en coup de foudre. J’emmagasinais les images. Je préparais le parcours, consciente du fait qu’en dix-huit jours je ne saurais tout voir.
Il me faudra retourner en Belgique, y vivre un temps, sûrement, pour continuer à me gaver de paysages, à avoir le cœur qui bat trop vite, par moments, parce que le rêve est passé au réel, le temps d’un virage.
Cette femme sur la digue, du peintre ostendais Léon Spilliaert (1881-1946), je ne l’ai toujours pas vue. Mais je l’ai vécue. J’ai été cette femme au grand vent, sur la Mer du Nord. Moins couverte qu’elle, mais regardant au loin, songeuse. Seule. Presque tout à fait heureuse.
Il fallait Ostende pour entrer dans la toile.
Il fallait Ostende pour pleurer.
Mais pourquoi mettre des larmes partout nom d’une pipe, pourquoi ne pas remplacer la derniere ligne par: »il fallait Ostende pour rever ??
Amitiés,
Ric.
Comment by Guernica — 29 novembre 2005 @ 11:26
Parce que j’y ai pleuré.
On peut pleurer d’émotion quand la mer et le vent nous bouleversent, et qu’on se trouve enfin dans un décor tant de fois imaginé en rêve. Et qu’il révèle en soi une plénitude infinie.
Lali
Comment by Lali — 29 novembre 2005 @ 12:47