Lali

27 octobre 2024

En vos mots 914

Filed under: Couleurs et textures,En vos mots — Lali @ 8:00

Déjà le dernier dimanche d’octobre. Est-ce ce que se dit le jeune lecteur de l’illustrateur Bernat Muntès alors que le mois le plus pluvieux de l’année est à nos portes?

À vous de nous dire si c’est le cas, de nous raconter ce qu’il lit, de nous parler de son chat, et même de la pluie si vous le souhaitez.

Aucun commentaire ne sera validé avant dimanche prochain. Vous avez donc plus que le temps de lire les textes déposés sur la scène livresque de dimanche dernier et d’écrire quelques lignes. C’est avec plaisir que nous vous lirons.

D’ici là, bon dimanche et bonne semaine à tous les envosmotistes et à celles et ceux qui les lisent.

2 commentaires »

  1. Ce sont les vacances, et évidemment il pleut. On pouvait s’y attendre, chaque automne c’est la même chose! Tout le monde se plaint plus ou moins, et essaie de trouver des occupations bon gré mal gré. La piscine, le cinéma, la salle de sport, les jeux de société, et bien sûr les écrans en tous genres sont les grands favoris de cette période de l’année. Et malgré tout, certains récriminent contre l’ennui.
    Mais chez Paul on ne s’ennuie jamais. Pendant que son frère et sa soeur occupés dans la cuisine confectionnent un gâteau, dont il sent le fumet alléchant passer sous la porte, il peut enfin s’adonner à son passe-temps préféré: lire, lire, lire!
    Le fauteuil de sa chambre est confortable, et sa bibliothèque très bien fournie. Pour lui, ces journées humides sont une aubaine. Personne ne le prie d’aller jouer à l’extérieur ou de partir en excursion. Et tout son temps est disponible pour la lecture.
    Quant au chat, qui lui tient compagnie, il regarde avec plaisir et intérêt tomber la pluie, lui qui ne met au grand jamais le nez dehors en cas d’averse.

    Comment by anémone — 29 octobre 2024 @ 18:43

  2. Lisbonne, 6 novembre 2024

    Ma chère B.

    Je me souviens qu’il pleuvait. La pluie est une bonne chose pour les départs. On peut prétendre qu’on les regrette moins. Que l’heure est venue. Même si je me dis qu’il n’y a rien de plus stupide que de penser qu’il y a une bonne heure pour quitter ceux qu’on aime.

    On se rassure comme on peut. On se regarde d’un sourire austère. Presque menteur. On se dit quelques mots. Des banalités mondaines. Qui cachent la brûlure intérieure de se dire que dans quelques heures on sera ailleurs, alors que, si on pouvait arrêter le temps…

    Je me souviens qu’il pleuvait. Je regarde autour. Tout y est. Valises bouclées. Rien n’est oublié. C’est bon. Alors qu’il n’est rien. Il n’y a rien de bon. L’essentiel, tout auquel on tient on ne l’emporte que dans le souvenir de leurs visages. dans l’écho de leurs mots qu’on voudrait retenir. Dans ce baiser d’adieu qu’on redoutait tant et nous déchire de l’intérieur. On le savait.

    J’aurais dû leur dire que je les aime. J’aurais dû leur dire qu’ils vont me manquer. J’aurais dû leur dire… J’aurais dû leur dire tant de choses. Et pourtant. Les mots n’ont que peu d’importance. Même si on se dit que ceux qui restent voudraient nous dire les mêmes mots. Partager la même tristesse. Si seulement. Quelques instants encore. Pour une dernière once de tendresse. Un regard. Un geste. Avant qu’on s’éloigne. Avec la peur de se retourner.

    J’aurais peut-être dû te passer un coup de fil. Mais j’avais une autre sœur. Plus proche. Plus réel que toi. Surement plus aimante. Et je ne voudrais pour rien au monde noircir mon bonheur. L’idée même que cela puisse arriver me faisait tellement peur. Tu me pardonneras. J’ose le croire. Puis, une prochaine fois. Peut-être. Le temps le dirá.

    Je me souviens qu’il pleuvait. Promenades heureuses et insouciantes. Le poulet à la québécoise. La bière au Vice & Versa. Le marché aux puces. Le carré St. Louis. Nelligan, Notre-Dame-des-Neiges puis Cohen, de l’autre côté, qui dort. Paisiblement. Danser jusqu’à la fin de l’amour.

    Du parc Jean Drapeau on dirait une carte postale. Qu’on dessine avec les doigts d’enfant rêveur et sans attache. Il y a quelques heures e,cpre je disais aimer cette ville. Alors que toutes les villes sont laides quand on les quitte. Quand on y laisse ceux qu’on aime et on se dit qu’ils se promèneront, sans nous, dans la carte postale.

    C’est étrange mais dans les aéroports les sourires et les larmes se croisent à chaque instant. Ceux dont l’attente de l’autre est une promesse de bonheur et puis ceux qui connaissent le goût amère du départ. Qu’ils feront semblant d’apaiser avec leurs promesses de revenir.

    Je me souviens qu’il pleuvait. Lisbonne me semblait si triste. Tellement triste.

    Je t’embrasse.

    A.

    Comment by Armando — 2 novembre 2024 @ 13:11

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