Lali

15 septembre 2024

En vos mots 908

Filed under: Couleurs et textures,En vos mots — Lali @ 8:00

Nous voici déjà à la mi-septembre… Le temps passe décidément trop vite! Et pour ce nouvel En vos mots, j’ai choisi de vous donner l’occasion de vous envoler grâce à cette illustration de Jose Romero.

Il vous appartient donc de faire vivre cette illustration en vers ou en prose, comme il vous plaira. Vous avez amplement le temps de le faire, car aucun commentaire ne sera validé avant dimanche prochain.

Prenez le temps de lire les textes déposés sur la scène livresque de dimanche dernier et même de les commenter si vous le souhaitez. Et rendez-vous la semaine prochaine pour la suite.

D’ici là, bon dimanche et bonne semaine à tous les envosmotistes et à celles et ceux qui les lisent.

3 commentaires »

  1. Ah! Ce voyage en ballon! Elle en rêvait depuis cinquante ans. Depuis le si beau film « Le Voyage en Ballon » d’Albert Lamorisse, en 1960. Le premier vu avec sa petite fille, dans une salle obscure. A l’époque en effet, pas de téléviseur, et on n’y passait de toute façon pas de films récents.
    Cela faisait alors plusieurs années qu’elle avait déserté les salles de cinéma, afin de respecter ses devoirs de mère auprès de son enfant. De temps en temps elle s’échappait au théâtre, laissant la petite sous la garde de son papa. Mais le cinéma, cela faisait vraiment longtemps. Alors, ce film merveilleux qui lui parlait d’évasion, elle ne l’avait jamais oublié.
    Elle allait avoir quatre-vingts ans, quand elle en avait parlé incidemment avec sa fille, au détour d’une conversation. Jamais avant elles n’avaient abordé le sujet. Mais cette fois-là elle avait exprimé combien ce film l’avait marquée et combien elle aurait voulu connaître elle aussi un tel voyage. Ceci ne tomba pas dans l’oreille d’une sourde, car sa fille se demandait déjà depuis un moment ce qu’elle pourrait offrir à sa mère pour son prochain anniversaire.
    Et ce qui fut projeté en secret ce jour-là devint quelques mois plus tard lumineuse réalité. Simone n’avait aucunement prévu qu’en mettant des mots sur son désir il pourrait se concrétiser, et la surprise fut totale. De même que le plaisir éprouvé lors de l’escapade dans les airs.
    Elle ne le lui avait jamais dit, mais Simone s’étonnait fréquemment que sa fille soit si différente d’elle. Certes, elles s’entendaient bien maintenant. Mais elle avait toujours l’impression que toutes deux se mouvaient dans des mondes divergents, comme enveloppées par deux bulles séparées. Le temps était loin où elle l’avait portée dans son ventre, en toute intimité. Et très vite, dès l’enfance, elle avait ressenti que ce petit être avait son propre fonctionnement, plutôt éloigné de ce qu’elle aurait aimé voir en elle.
    Ce jour du voyage pourtant, sa fille lui avait offert ce qu’elle pouvait souhaiter de mieux. Une expérience unique, et partagée. Comme si elles étaient toujours isolées chacune dans leur univers, mais pouvaient échanger soudain un amour profond dans une communication libre et authentique. Alors Simone avait réalisé que sa fille tenait en fait souvent compte de ses goûts. Elle lui offrait par exemple des livres qui n’étaient pas ceux qu’elle aurait lus elle-même, mais ceux dont elle savait qu’ils plairaient à sa mère. Et aujourd’hui elle était là près d’elle, elles étaient là ensemble. Toutes deux sur leur planète, et cependant toutes deux jouissant de la même joie de la découverte, partageant le même ciel et le même paysage, comme elles l’avaient souvent fait à pied par bois et champs. En prenant à présent un peu plus de hauteur. Simone et son mari avaient su transmettre à leur fille le goût de la nature. Et elle s’aperçoit soudain qu’elles ne sont pas si distantes l’une de l’autre. Là dans la nacelle où son vieux rêve se réalise enfin de façon si inattendue grâce au cadeau attentif et si bien choisi de sa fille, elles sont même en ce jour très particulier vraiment toutes toutes proches.

    Comment by anémone — 17 septembre 2024 @ 7:55

  2. Lisboa, 22 septembre 2024

    Ma chère B.,

    Je ne sais pas si cela t’est déjà arrivé, mais l’illustration de Jose Romero a ravivé dans mon esprit l’air d’une chanson, qui s’est accrochée à mes pensées et m’empêche de cogiter à autre chose. Et quoique je fasse je tourne en rond. Je pense à Jules Verne, à ses Cinq semaines en ballon et rien à faire. Malgré moi. Ça repart:

    « Ma mère est une montgolfière
    qui s’envole très haut dans les airs
    à la vitesse de la lumière
    elle fait le tour de la terre »

    Il s’agit d’une chanson découverte lors de mes multiples et solitaires voyages musicaux, de la fabricoleuse de Sherbrooke, Ariane DesLions, et qui fait partie de son album au titre heureux de Rêves à colorier.

    Sans doute les mêmes rêves qu’un petit orphelin nommé Nicolas a fait lorsqu’il a découvert une montgolfière dans la cave de ses amis.

    Pour la petite histoire, la bande de copains l’aurait restaurée, suscitant par la même occasion l’admiration de toute une communauté. Par la suite, tout le village s’est mis à fabriquer des montgolfières et à organiser des festivals. Comme celui de Gatineau, où j’aurais tant aimé me trouver un jour.
    Toujours est-il qu’ils ont fait la réputation du village, donnant origine à une école de l’aérostatique qui est devenue un centre de l’innovation aérospatiale à l’origine de transports rapides et écologiques, permettant par la même occasion de créer des liens interculturels insoupçonnés jusqu’ alors.
    Et dire qu’à la source il n’y avait que les rêves à colorier. Ceux de Nicolas, orphelin élevé par sa grand-mère.

    Et encore toujours Ariane DesLions : ‘est-ce que toutes les mamans de la terre s’envolent aussi en montgolfière…’

    Moi j’ai envie de lui répondre que oui. Mille fois oui. Et toi?

    Je t’embrasse.

    A.

    Comment by Armando — 17 septembre 2024 @ 10:47

  3. On flotte !
    Tu flottes ?
    Dans les mots, dans les livres, au fur et à mesure des pages du livres, je m’envolais vers un monde léger ou mystérieux. Je me dissolvais , me ré-inventais, oubliant un quotidien que je pensais banal.
    La lecture enrichit non seulement son vocabulaire mais aussi son horizon. Le vois-tu, désormais, du haut de cette nacelle, vers les nuages ?
    Dis-moi, mon cher Jean, toi qui a fait en sorte de nous inscrire dans les bibliothèques municipales de nos différents lieux de vie, au fil de ta carrière de cheminot ?

    Comment by LOU — 22 septembre 2024 @ 5:50

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