Lali

26 mai 2024

En vos mots 892

Filed under: Couleurs et textures,En vos mots — Lali @ 8:00

Encore une semaine qui a filé à toute vitesse! C’est donc l’heure de vous proposer une nouvelle scène livresque à raconter en vos mots, comme vous le faites semaine après semaine depuis plus de 17 ans.

Mon choix s’est arrêté sur une illustration d’Ilza Dudzik, une artiste polonaise. Comme le veut l’habitude, aucun commentaire ne sera validé avant dimanche prochain. Vous avez donc amplement de lire les textes déposés sur l’étagère de dimanche dernier et d’écrire quelques lignes. C’est avec plaisir que nous vous lirons.

D’ici là, bonne dernière semaine de mai à tous les envosmotistes et à celles et ceux qui leslisent.

2 commentaires »

  1. Souvent elle se rend dans la forêt. « Sa » forêt. A chaque fois, elle s’y fond comme dans un bain de nature. Bercée par toute la vie qui y frémit. Le murmure de la rivière répond au bruissement des feuilles, et aux chants des oiseaux, aux bruits provoqués par les insectes, ou par les petits mammifères qui se cachent dans les taillis.
    Quand la température est assez douce, pendant les mois d’été, elle entre dans la rivière et se baigne. Là, dans son endroit privilégié, sous la petite cascade. Parfois elle s’y installe avec un livre. Ce sont toujours des moments absolument délicieux.
    Mais quelquefois aussi, en revanche, c’est le roman qu’elle lit, lovée chez elle, qui l’emmène dans la forêt, qui la conduit vers la rivière. Ou c’est de sa baignoire, dans sa salle de bains, qu’elle se projette sous la chute d’eau, tout près des arbres.
    Depuis qu’elle est petite, elle jouit de cette faculté magique, de cette grâce de pouvoir se rendre partout où la porte son désir. Et toujours, elle revient à sa chère forêt. A sa chère rivière.

    Comment by anémone — 29 mai 2024 @ 16:33

  2. Lisboa, 2 juin 2024

    Ma chère B.,

    Que te dire du temps qui passe… de tous mes silences pensifs. Toutes ces heures vides de souvenirs. Des mots épars pleurés à l’encre bleu ciel, dans le cahier blanc des mes heures grises. Que dire. Que te dire. Si peu. Presque rien. Qu’il vaut mieux que je ne dise rien.

    Crayons de couleurs dans ma tête. Arcs-en-ciel. Couchers de soleil bleu orangé, engloutis, peu à peu, par le noir inexorable de la nuit. Noire. Comme mes tristesses.

    Heureusement les étoiles. Points lumineux égarés, comme l’espoir. Celui qui nous fait tenir. Accrochées à un je ne sais quoi fuyant ce qu’il nous reste de raison. Et nous rend tellement impuissants. Immobiles spectateurs de nos faiblesses.

    Tout existe sans avoir besoin de nous. Des vies s’en vont sans nous. On les pleure. Longuement. Mais elles s’en vont. Ailleurs. Sans se soucier de nos chagrins. Ni du vide qu’elles nous laissent. Cette douleur indéfinissable de ne plus parler à ceux qu’on a aimés. Et qu’on aimera toujours.
    Jusqu’au moment où ce sont nos vies qui s’éteignent. Et tant pis pour toutes ces pages qu’il nous restera à lire, pour toutes ces aubes à rêver, pour tous ces soleils engloutis à l’horizon de nos regards, pour toutes ces belles dénudées et lascives qu’on regarde en leur faisant des promesses que nos corps fatigués ne tiendront jamais.

    Et depuis la nuit des temps qu’il en a toujours été ainsi. Parce que nous ne dessinons que les réalités qui nous servent. Pas celles qui existent. Et nous échappent.

    Alors il ne me reste que mes silences, mes larmes et ces quelques mots, pareils à ceux que nous disons toujours trop tard. En regrettant de ne pas les avoir dits avant. Alors, avant qu’il n’y ait plus d’étoiles dans ma nuit, je voudrais te les dire: Je t’aime.

    Et désormais, plus aucun silence, aucun coucher de soleil, aucune rivière de larmes, aucun départ ne pourra jamais effacer ces mots.

    Je t’embrasse.

    Armando

    Comment by Armando — 1 juin 2024 @ 21:41

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