Lali

31 décembre 2023

En vos mots 871

Filed under: Couleurs et textures,En vos mots — Lali @ 8:00

Pour ce dernier En vos mots de l’année, j’ai choisi pour vous cette scène pleine de douceut imaginée par l’artiste Tatiana Ustiantseva, en espérant qu’elle vous inspirera.

Comme d’habitude, aucun commentaire ne sera validé avant dimanche prochain. Vous avez donc plus que le temps de lire les textes déposés sur la scène livresque de dimanche dernier et d’écrire une courte nouvelle ou un poème. C’est avec plaisir que nous vous lirons dimanche prochain.

Bon réveillon à celles et ceux qui le fêtent et bon début d’année. Puissent paix pour tous et inspiration pour es envosmotistes être au rendez-vous en 2024.

2 commentaires »

  1. Juste avant Noël, ils ont regardé ensemble leurs livres d’images, tout en contenant à grand peine leur impatience. Cette joyeuse activité, bien qu’ils en connaissent les péripéties par coeur, leur a heureusement permis d’attendre sans trop d’inconfort l’heure du repas, puis des cadeaux. Nounours était bien sûr comme toujours de la partie, et Célia très fière de son costume évoquant le Père Noël, toute en rouge et blanc. Les deux enfants n’avaient pas voulu rester dans leur chambre, et ils avaient trouvé place dans le hall d’entrée à proximité du grand sapin, car leur présence n’était pas autorisée dans la salle à manger ni le salon, envahis par les préparatifs. Ce lieu étant peu chauffé, ils s’étaient habillés bien chaudement, tout à fait comme pour une escapade dans le froid. Cela les mettait en outre dans l’ambiance des histoires qu’ils lisaient, qui étaient souvent des récits se passant à l’extérieur. Seul Nounours, se contentant de sa chaude fourrure, ne portait pas de vêtement particulier, excepté une belle faveur rouge qui lui allait à ravir.
    Ce fut une très belle soirée. Après un bon festin, les enfants avaient reçu une double part de dessert, puis on avait procédé à la distribution et au déballage des cadeaux. Même Nounours avait reçu les siens: un joli bonnet et une écharpe, pour les sorties dans la neige.
    Aujourd’hui le nouvel an passé, nos amis ont retrouvé leur place près du grand sapin, qui vit ses derniers jours dans l’entrée. Ils ont décidé d’en profiter pleinement tant qu’il décore encore avec panache le vestibule. D’ailleurs, la salle à manger et le salon sont occupés par les nombreux visiteurs qui défilent presque en continu pour souhaiter la bonne année autour d’un apéritif, d’un café ou d’un thé. Presque tous les oncles et tantes et les cousins et cousines sont déjà venus. Et ont apporté eux aussi des cadeaux. Célia et Jean n’ont pas beaucoup de cousins et cousines de leur âge. Ils se sont donc la plupart du temps retrouvés à trois, comme aujourd’hui, blottis l’un contre l’autre près du sapin. Dans la découverte de leurs nouveaux livres d’images. Ceux dont ils ne connaissent pas encore les histoires.

    Comment by anémone — 6 janvier 2024 @ 11:02

  2. Lisbonne, 7 janvier 2024

    Ma chère B.,

    Depuis tellement d’années que je n’arrive à prononcer ces mots autrement que dans ma tête.
    « Ma chère B. » Ces mots si simples vont et viennent chaque fois que mes pensées te dessinent. Chaque fois que les heures de mes nuits sont trop lourdes. C’est-à -dire, souvent.

    Cette fois-ci, lorsque j’ai appris qu’une amie chère n’était plus de ce monde, mes pensées, comme un oiseau sans destin, se sont envolées vers toi. Où es-tu?… Es-tu en bonne santé?… Es-tu heureuse?… M’as-tu oublié?… Tout au moins rangé dans un coin de ta souffrance. Là, où, à l’abri des regards indiscrets, tes blessures secrètes s’entassent sans bruit.

    Tant de questions. Auxquelles je ne peux que répondre moi-même. Je me dis que tu n’aurais jamais pu m’effacer de tes souvenirs d’enfant apeurée. Forcément. Je ne veux pas croire que tu pourrais ne pas m’aimer.
    Fruits du même arbre. Laissés au pourrissement solitaire des saisons. Et aux tourments des vents contraires. Sans jouets ni poupées.

    Je sème ces mots aux premières heures tendres des souhaits d’une année nouvelle. Cette heure où partout dans le monde fleurissent les souhaits. À tout va.
    Je voudrais tant te serrer contre moi avant de quitter ce monde. Comme quand on entendait hurler les chiens et que je te disais que j’étais là. Que tu n’avais rien à craindre. Et on fermait les yeux en se serrant très fort. Pour éloigner la peur.

    Depuis toujours, lorsque j’ai peur, je te serre encore tout contre moi. Et je pleure tes larmes. Mais je ne dis rien à personne.

    Ma chère B. En savourant à haute voix ces mots, j’ai comme l’impression de t’enfanter d’un premier cri. Celui qui brise le long silence de nos vies. Désormais tu existes en dehors de mes pensées. Et il se pourrait qu’un jour, puisque vivre n’est qu’un hasard, tu croises ses lignes. Et que tu m’entendes murmurer ton nom. Il se pourrait. Pourquoi pas?

    À bientôt.

    Je t’embrasse.

    A.

    Comment by Armando — 6 janvier 2024 @ 14:39

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