En vos mots 845
Alors que je viens à l’instant de valider les textes que vous avez déposés pour animer la scène livresque de dimanche dernier, que je vous invite d’ailleurs à lire et même à commenter, je vous propose cette semaine de faire vivre cette illustration de la Portugaise J. Raquel Duque.
Comme le veut l’habitude, aucun commentaire ne sera validé avant dimanche prochain. Vous avez donc plus que le temps d’examiner cette lectrice sous tous les angles avant de vous mettre à écrire.
D’ici là, bon dimanche et bonne semaine à tous les envosmotistes et à celles et ceux qui les lisent!
« Ma tongue, ou comment donner sa lampe au chat » …
Si vous ne savez pas pourquoi souvent les vieux réfrigérateurs en panne
sont des rangements de chaussures brillantes jolies. Oyez donc ceci : »
Un soir d’orage, où
Le bruit du tonnerre
Se mêlait à un plastiquage
Près de la maison de Dumè
Dans l’île des frigos, d’où
S’envola soudain l’ennemi …
La chaussure brillante du congel qui,
Qui
De deux clans
Sous leurs masques vendettés
Était la Cause, la Chose
La Nostre …
Toi, ô Merta !
Véchju-Gidair
En aïeul prodigue
Tel un ancien Rodrigue
Au lendemain du dimanche,
La même bouteille avait vidée,
Encore,
Et encore,
En cause,
En l’absence, tombé,
En l’entrée,
Et en son journal relié
Tut tous ces non, en son nom …
Ma douce,
Des ronces de parapluies ampoulées
Tombent
Sur notre lit,
Conjuguées …
Toi, ma savate, ma sandale, ma tongue
À la langue si douce,
Je t’aime … sais-tu …
Je t’aime,
Sur la trace de tes pas,
Sur la lignée de Puppulata
La mère de ta mère,
La pointure première …
Dégivré par tes mots,
Appâté doux sous tes casseroles,
Sous tes semelles étincelantes
Aimanté grave par tes caresses,
Ma mie,
Ma grolle d’amour,
Tout est possible,
Je ferai fi des différences,
Des apparences,
Des vacances …
Encore bien trop loin de nos chats ?
Cavalier
Comment by Cavalier — 3 juillet 2023 @ 7:57
« Tirer le Diable par la queue »
» Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre
Ni ceux ici sur site, chez Lali, car leurs moitiés d’Adn ne c’étaient rencontrées, bien encore »
« Au fil de mes gestes, au fil de mes idées »
Jadis,
Déjà moins électronicien dans la magie de mon art.
Déjà plus mal chaussé dans mon habit de cordonnier.
Déjà la tête blasée de tout ce qui est découvert,
l’ayant en moult étincelles bien trop souvent rêvé.
Déjà empreint de véléitudes
et d’incomplétudes au droit de mes actions.
Déjà obsédé par ces hasards tôt entrevus.
Mais bien et cris
encore, encore, encore.
Et encore …
Je regarde l’emballage coffre-fort,
et de ne me blesser me fait fort,
cisaillant le milieu du prodige,
extirpant du plastique armé, déchiré … la Souris,
ce mulot prodigue
sans fil, sans boule, juste une lucarne magique.
Qui ne s’allume même pas,
Je suis saisi d’effroi : elle a donc une queue.
Un fil servant d’antenne, mon Dieu
que de miracles l’Homme
est encore capable de, ici-bas.
Puis j’extirpe la racine qui
au PC reliée,
juste une clef Us bée
avec un fil au bout.
Après des essais, nombreux
– comme les étoiles au ciel -,
Ciel ! Je reprends la notice
déjà en sa Poubelle. Et
un juron me lance. Miel !
J’avais par tous les ciseaux
ceints,
coupé le fil en deux !
Comment by Ffup de Bretagne — 4 juillet 2023 @ 3:32
Manière de tenir le livre,
Véritable question d’équilibre.
Façon de se sentir libre,
En accord avec notre fibre
Et tout ce qui en nous vibre.
Si on n’en retient que des bribes,
Que ce soient celles qui nous font vivre,
Celles qui nous rendent ivres,
Celles qui vraiment nous délivrent
Et nous donnent envie de poursuivre.
Que l’écrit soit fait de missives,
D’histoires réelles ou fictives,
Que l’écriture soit expressive,
Joyeuse, bondissante, créative,
Réjouissant nos heures oisives.
Qu’elle soit même un peu subversive,
Ouvrant de nouvelles perspectives,
Du moment qu’elle soit jouissive,
Et que son contenu nous captive,
Sans autres prérogatives.
Alors que qui m’aime me suive:
Votre enthousiasme me motive
Et me rend imaginative,
Que lire nous soit une eau vive
Rendant notre vie inventive.
Que lire soit lumière qui ravive,
Et même si parfois incisive,
Qu’elle soit communicative,
Dans une allégresse massive.
A l’amour toujours attentive
Dirigeons-nous vers d’autres rives,
Vers l’exultation primitive,
Solitaire ou collective,
Que l’on lise ou qu’on écrive,
Cette approche est immersive.
Comment by anémone — 6 juillet 2023 @ 6:25
D’autant que je me souvienne, j’ai fait la connaissance de Diogo dès qu’il a commencé à faire ses premiers pas, maladroits et gauches.
Depuis toujours j’ai connu un enfant rieur, espiègle, heureux, au regard coquin. Ce que les gens appellent une crème. J’ai eu la chance, chaque fois, d’être attendu. Quelques traits de crayon qu’il prétendait être un dessin pour moi. Des mots épars d’une chanson qu’il avait appris à l’école. Un nouveau jouet. Tout était prétexte pour Diogo de partage et de bonheur de vivre. Et dire : je suis là. Je n’ai jamais été indifférent ni ingrat à ses souvenirs si éphémères et volatiles.
Mais dans la course aux découvertes, les coups de pied dans un ballon, une partie de cache-cache, la nouvelle cabriole, et j’en passe, Diogo me réservait encore la plus merveilleuse des surprises.
Nous attendions le souper, apéritif à la main, parlant des futilités habituelles, lorsque Diogo, livre à la main, est venu s’asseoir à mes côtés et a commencé à balbutier les premiers mots, en me regardant, sourire aux lèvres. Intrigué, j’ouvris le livre dans une page au hasard et je lui demandai de lire. Ce que Diogo a fait. Heureux de me voir surpris.
Nous avons tous eu la surprise que Diogo était capable de déchiffrer les mots qu’il lisait. Diogo était heureux de nous ll’apprendre sans se rendre compte de l’immense bonheur collectif que nous avons tous partagé.
Aujourd’hui Diogo est un médecin respecté dans un des vieux hôpitaux de Lisbonne. Et aucun de nous, plus de quarante ans après, n’a oublié ce moment magique qui sépare le non-savoir du monde de la connaissance.
Comment by Armando — 8 juillet 2023 @ 4:39
J’habite dans un vieil immeuble à trois étages. Deux appartements par palier et un seul au rez-de-chaussée. J’occupe celui du troisième gauche qui a vu sur un joli parc où, chaque jour, les oiseaux ont décidé de jouer les réveille-matin. Heureusement. Rien ne peut rendre mes réveils plus heureux. Je me sens privilégié. En face, habite Christine. Celle qui, selon les dires du voisinage, est bizarre. Sans que personne ne sache pourquoi.
Et quand, à la faveur d’une parlotte d’escalier, on me demande, avec un air grave : « Vous la trouvez comment? » Je réponds, amusé, que je ne la trouve pas. Il faut dire que je ne la cherche pas non plus…
Les gens me regardent embêtés. Sans doute en pensant que je suis bizarre aussi. Même si je n’ai pas les cheveux rouges, bleus ou encore verts, selon l’humeur.
De temps à autre, il nous arrive de nous croiser. Et, comme de bons voisins, nous nous saluons. Elle a un beau sourire. Et si on fait abstraction de ses vêtements tape-à-l’œil, un peu excentriques, et ses coiffures décomplexées, je la trouve plutôt super sympa. Il nous arrive même de parler de banalités positives.
Pour la petite histoire, un jour qu’une envie lui est venue d’écouter de la musique, un peu plus fort que d’habitude, les voisins criaient au scandale, sans avoir le courage de lui dire quoi que ce soit. Alors, j’ai sonné à sa porte, et lorsqu’elle a ouvert je lui ai demandé : C’est qui le gars qui chante?… Ça doit être du rap, parce que je ne le connais pas. Ayant mis le nez dehors et vu tous ces gens furieux dans la cage d’escalier, elle m’a répondu : Oh, désolée voisin, c’était trop fort?… Je ne m’en suis pas rendu compte. Comme si personne d’autre n’existait.
Et l’affaire fut close. Chacun est rentré chez soi et plus de musique. Enfin, quand je dis close…
Quelques semaines plus tard, je me suis adressé au centre de soins pour les personnes précaires du quartier, pour leur demander si on pouvait, moyennant paiement bien évidemment, me donner quelques injections et je suis tombé sur ma charmante voisine, habillée d’une blouse immaculée, qui m’a répondu avec un air rieur : Pour vous on fera une exception, d’autant plus que la vengeance est un plat qui se mange froid. Et par ces jours de grande chaleur, un peu de froid ne peut pas nous faire de mal.
Comment by Zef — 8 juillet 2023 @ 7:14