En vos mots 791
Pour ce dernier dimanche avant l’arrivée officielle de l’été, je vous propose de faire vivre en vos mots cette illustration de l’artiste japonais Kazuki Okawara, mettant en vedette un livrovore qui semble avoir fait provision de livres pour un bon bout de temps.
Donc, si l’été est aussi pluvieux qu’on nous l’annonce, ce jeune lecteur pourra voyager en ne mettant pas le nez dehors, ce que je ne lui souhaite pas, évidemment, même si je suis convaincue qu’il ne s’ennuiera pas une minute si tel est le cas.
Comme le veut l’habitude, aucun commentaire ne sera validé avant dimanche prochain, ce qui vous laisse amplement le temps de nous raconter une histoire en vers ou en prose, et de lire les textes déposés sur la scène livresque de dimanche dernier.
D’ici là, bonne semaine à tous les envosmotistes, et à ceux et celles qui les lisent.
Il a le visage pâle
Et de très grands yeux noirs.
Son regard en spirale
L’autorise à mieux voir
Les choses les plus secrètes
Dans les très vieux grimoires.
Il vient d’une planète
Basée sur le savoir.
Vous l’avez vu peut-être
Se promener le soir
Dans votre bibliothèque.
Mais vous ne voulez pas le croire.
Comment by anémone — 23 juin 2022 @ 8:09
« Ils étaient hommes des forêts. Et les forêts les avaient faits à leur image. À leurs puissance, leur solitude, leur dureté. Dureté puisée dans celle de leur sol commun, ce socle de granit d’un rose tendre vieux de millions de siècles, bruissant de sources, troué d’étangs, partout saillant d’entre les herbes, les fougères et les ronces… »
Juste quelques lignes d’un roman. Rien d’autre. Suffisantes pourtant, pour que l’auteure soit la cible d’injures et des menaces de mort, de quelques milliers d’élèves soumis à l’épreuve du bac et qui estiment ce texte piégeux. Pire, selon eux, ce sera à cause de l’auteure de ces lignes s’ils ne connaissent pas la réussite au bac.
Et pour eux, cet affront doit être lavé par la violence de l’intimidation, de la vengeance. De la haine. Et les réseaux dits sociaux sont là pour qu’on exprime tout cela.
Du coup, on pense à Victor Hugo, dont sans doute une partie cherchera son nom parmi les chanteurs de rap ou encore à Gaudé et son Tigre, qui était un fleuve, pour le plus grand étonnement des jeunes proposés au bac.
Et quand on lit tout ça, je me demande pourquoi les gens s’étonnent que j’aime m’asseoir solitaire, à l’aube, pour voir passer le temps. Je dis bien le temps. Pas les gens.
Comment by Armando Ribeiro — 26 juin 2022 @ 5:42