En vos mots 788
Déjà mai qui tire sa révérence pour faire place à juin. Une fois de plus, le temps a passé bien vite! C’est peut-être ce qui a donné l’idée à la lectrice de l’artiste Anastasiya Kanavaliuk de s’installer pour la semaine dans ce phare afin de lire, lire et lire.
À vous de nous raconter la suite. En vos mots. Comme vous le faites semaine après semaine. C’est avec plaisir que nous vous lirons dimanche prochain, car aucun commentaire ne sera validé d’ici là, comme le veut l’habitude.
Cela vous laisse donc amplement le temps de lire les textes déposés sur la toile de dimanche dernier et d’écrire quelques lignes.
D’ici là, bon dimanche et bonne semaine à tous les envosmotistes ainsi qu’à celles et ceux qui les lisent.
Elle habite le phare
Et c’est là qu’elle écrit.
Comme elle travaille tard,
Elle écrit surtout la nuit.
Ses lecteurs la connaissent,
Et savent que c’est Polly
Qui cuit brioches et tresses
Dans la petite boulangerie.
Par ses belles qualités
Elle rend les gens heureux.
Elle a de plus adopté
Un très gentil macareux.
J’invite celles et ceux
Qui ne la connaissent pas
A lire un livre ou deux
Qui content sa vie là-bas.
Si vous allez sur son île,
Saluez-là de ma part.
L’oiseau, qui s’appelle Neil,
Vous conduira jusqu’au phare.
Comment by anémone — 2 juin 2022 @ 16:23
La dernière fois que j’ai vu Ingrid, la mer semblait heureuse. En fête, comme un dimanche de kermesse, où les hommes promènent leur insouciance de vivre.
Elle lisait Tolstoï. Un de ces livres où l’encre noire a la couleur du sang versé il y a longtemps. Et qui raconte tant de vies anonymes disparues par la bêtise des hommes, et dont on ignore tout de leurs paisibles existences avant la haine.
Si au moins les hommes s’arrêtaient, le temps de prendre la peine de lire ce que les larmes d’autres hommes racontent de leurs souffrances.
La dernière fois que j’ai vu Ingrid, elle m’a dit que mes silences rassemblaient comme une goutte d’eau aux siens. Elle aimait qu’on écoute de la musique ensemble. Qu’un frisson de Khatia Buniatishvili suffisait à faire oublier la froideur de tous les mots absurdes qu’on dit lorsqu’il faut se taire.
La dernière fois que j’ai vu Ingrid, comme dans ces contes pour enfants qui commencent toujours par « il était une fois… », elle m’a raconté Axel Kahn. Sans un nuage de tristesse. Et puisque le temps n’a pas d’importance, nous avons oublié les heures.
La dernière fois que j’ai vu Ingrid … elle m’a souri. En silence.
Comment by Armando — 5 juin 2022 @ 2:29