En vos mots 402
Alors que je viens à l’instant de valider les commentaires déposés sur l’illustration qui vous a été proposée dimanche dernier – et d’accueillir une nouvelle envosmotiste au pays de Lali –, je vous invite ces prochains jours à examiner de près l’illustration de l’artiste russe Igor Olejnikov. Question de l’animer, de révéler ses secrets, de parler de vous, peut-être.
Envosmotistes aguerris ou lecteurs du pays de Lali voulant tenter l’expérience sont bienvenus. Car, dois-je le rappeler, En vos mots, c’est cette catégorie qui vous appartient, qui est vivante grâce à vous, et que sans vos mots, elle n’aurait plus de raison d’être.
Rendez-vous donc dans sept jours pour la suite, alors que tous les textes reçus seront validés d’un coup et qu’une autre scène livresque vous sera proposée.
D’ici là, bon dimanche et bonne semaine à tous!
Dans ce monde gris et glacé où sèche un feu de toile
et de dentelle,
Offerte au vent,
l’oiseau rouge est là pour rappeler le sang.
Le sang qui nous anime ou qui nous perd quand nous l’avons perdu
Toute couleur qui réchauffe ou désespère
Un peu de rouge, beaucoup de rouges dans la pénombre de l’hiver.
Comment by Pivoine — 27 décembre 2014 @ 15:34
Dans un coin perdu d’un pays lointain vivait un garçon seul. Trop seul. Faut dire qu’il était le seul enfant du village. Alors il devait se rendre, par tous les temps, chez une vieille dame, pour suivre sa scolarité.
Pour seuls amis, l’enfant ne connaissait que des lapins sauvages, des renards, des chèvres, des chiens, des chats et tous les autres animaux qu’il croisait chaque jour et avec lesquels il aimait s’attarder. Pour leur raconter ses peines et ses rêves d’enfant.
On raconte qu’un matin de grand froid, l’enfant a croisé une colombe rouge. Tellement belle qu’on aurait dit une colombe sortie d’une rêve. Dis, belle colombe, que vois-tu de là-haut? lui a demandé l’enfant. Je vois tout. Les nuages. Les toits des maisons. Tes pas dans la neige. Tout. Et l’enfant lui demanda encore : Et c’est joli ce que tu vois?… Je pense, lui répondit la colombe, puisque je ne connais le monde que vu d’en haut. Toi, tu trouves jolies les choses vues d’en bas?… Il y a des choses belles et d’autres moins belles. Mais, quand on est un rêveur comme moi, ce que je vois ne peut être que joli.
Rêver? s’interrogea la colombe. C’est quoi rêver?…
Rêver, lui répondit l’enfant, c’est parcourir le monde sans sortir de chez soi. C’est voler dans le ciel sans avoir des ailes. C’est ouvrir grand ses yeux et voir le monde avec la beauté de son propre cœur.
J’aimerais tant rêver, lui dit la colombe… Juste une fois, pour connaître les joies de ton cœur. Et moi, lui dit le garçon, si je pouvais voler comme toi et voir si le monde vu d’en haut ressemble à celui que je vois dans mes rêves…
Cela n’en tient qu’à nous, mon ami, lui a répondu la colombe. Cela n’en tient qu’à nous…
Comment by Armando — 28 décembre 2014 @ 7:00
Chaque année, ses amies achetaient un calendrier de l’Avent. D’autres déployaient des trésors d’ingéniosité pour en réaliser un avec les petites images découpées dans des revues, du papier ruban récupéré de cadeaux qui avaient été offerts. Lily, elle, brodait de petits mouchoirs de fils très fins, en points plats et point de tige. Chacun avait à un angle, un seul, une fleur. Bleuet, muguet, iris, anémone, jonquille, rose rouge, rose rose, rose jaune, ancolie, pâquerette, myosotis, et même le bouton d’or. Une fleurette pour chaque jour soit 24 fleurette.
Au premier jour du mois de décembre, Lily attrapait les anses de son panier en osier qui lui servait pour transporter le linge propre à étendre. Dedans, elle y déposait les 24 mouchoirs et le double de pinces à linge en bois. Puis méthodiquement, elle suspendait ses vingt quatre mouchoirs sur le fil de l’étendoir à linge.
Sur le vingt cinquième, brodé juste la veille, il y avait un magnifique coquelicot. En lettres minuscules était écrit : « Pour que jamais je ne sois séparé de ma sœur de sang, de mes sœurs et frères d’élection, de mes amies et amis, et de mes proches. Vœux pieux de Lily ». Lily attendit que l’oiseau de feu emporta ce message.
Comment by LOU — 28 décembre 2014 @ 12:36