En vos mots 32
Les dimanches se suivent et ne se ressemblent pas! Ou presque. Sauf pour l’habitude, le plaisir plutôt, d’accrocher la toile pour En vos mots et ainsi vous surprendre. Vous faire sourire. Vous inspirer. Vous donner le goût d’écrire, pour le plaisir d’écrire lui-même, pour le plaisir du partage.
Et ce dimanche ne déroge pas à cette habitude. La petite lectrice d’Elizabeth O. Dulemba est tellement plongée dans ses livres qu’elle ne s’est même pas rendu compte qu’elle est maintenant chez vous. Pour que vous la racontiez. Par un poème, une nouvelle, une chanson, une citation. Je sais que vous ne la dérangerez pas…
Donc, à dimanche prochain pour vos écrits!
Julie est une petite fille délicieuse. Julie adore les livres et son imagination est fertile.
Elle connaît bientôt ses livres par coeur et pour chaque lecture il lui faut le décor de ses histoires. Là, elle lit un chapitre sur la sorcière avec son balai volant et le diablotin qui l’accompagne toujours. Mais dans son chapitre, un mot lui fait penser à une belle poésie et elle se rappela que dans le texte, il y avait le mot « plume ». Elle alla chercher son recueil de poésies et la belle plume qu’elle avait conservé avec soin.
Bien trop absorbée, Julie ne m’a pas entendu, ainsi j’ai pu voir qu’elle lisait ceci :
Pour faire le portrait d’un oiseau
Peindre d’abord une cage
avec une porte ouverte
Peindre ensuite
quelque chose de joli
quelque chose de simple
quelque chose de beau
quelque chose d’utile
pour l’oiseau.
Placer ensuite la toile contre un arbre
dans un jardin
dans un bois
ou dans une forêt
se cacher derrière l’arbre
sans rien dire
sans bouger…
Parfois l’oiseau arrive vite.
mais il peut aussi bien mettre de longues années avant de se décider.
Ne pas se décourager
attendre
attendre s’il faut pendant des années
la vitesse ou la lenteur de l’arrivée de l’oiseau n’ayant aucun rapport
avec la réussite du tableau.
Quand l’oiseau arrive
s’il arrive
observer le plus profond silence
attendre que l’oiseau entre dans la cage
et quand il est entré
fermer doucement la porte avec le pinceau
puis
effacer un à un tous les barreaux
en ayant soin de ne toucher à aucune des plumes de l’oiseau.
Faire ensuite le portrait de l’arbre
en choisissant la plus belle de ses branches pour l’oiseau
peindre aussi le vert feuillage et la fraîcheur du vent
la poussière du soleil
et le bruit des bêtes de l’herbe dans la chaleur de l’été et puis attendre que l’oiseau se décide à chanter.
Si l’oiseau ne chante pas
c’est mauvais signe
signe que le tableau est mauvais
mais s’il chante c’est bon signe
signe que vous pouvez signer.
Alors vous arrachez tout doucement
une des plumes de l’oiseau
et vous signez votre nom dans un coin du tableau.
Jacques PRÉVERT
Comment by Denise Rossetti — 19 novembre 2007 @ 10:59
RECETTE POUR GRANDIR
Tout d’abord, il faut « prendre du poil de la bête »;
Celle dans le conte de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont.
Mais pour l’amadouer, il faut être belle!
RECETTE POUR ÊTRE BELLE
Tout d’abord, il faut « fermer sa boîte »;
Surtout celle de Pandore où se cachent tous les maux.
Mais pour rester en santé, il faut manger!
RECETTE POUR MANGER
Tout d’abord, il ne faut pas « être dans le jus »;
Surtout celui qui nous fait « manger ses bas ».
Mais pour ne pas paniquer, il faut relaxer!
RECETTE POUR RELAXER
Tout d’abord, il faut « être sage comme une image »;
Celle « de marque » qui donne de la notoriété.
Mais pour être célèbre, il faut performer!
RECETTE POUR PERFORMER
Tout d’abord, il faut « avoir les yeux tout le tour de la tête »;
Celle « à Papineau » de préférence.
Mais pour ne pas qu’elle enfle, il faut s’autocritiquer!
RECETTE POUR S’AUTOCRITIQUER
Tout d’abord, il ne faut pas « monter sur ses grands chevaux »;
Ceux qui en ont « ras le bol », « plein leur casque » et que leur « coupe est pleine ».
Mais pour ne pas qu’elle déborde, il faut GRANDIR!
Flairjoy
Comment by Flairjoy — 23 novembre 2007 @ 6:28
Cet après-midi, une fois encore, elle a préféré rester seule, au lieu d’aller jouer dehors avec ses copines de l’école.
Depuis toujours, elle aimait davantage le silence de ses livres aux jeux bruyants, qu’elle trouvait puérils et sans intérêt. Puis, faut dire, qu’étant le plus souvent mise de côté, elle se sentait plus à l’aise seule qu’en leur compagnie. Et puis, une fois un livre ouvert et elle ne s’ennuyait jamais. Elle partait dans l’imaginaire de ces héros, pour revenir de temps à autre répondre des « ça va, maman ! » qui rassuraient sa mère.
Faut dire qu’elle répondait par habitude parce qu’à vrai dire, elle écoutait à peine les mots de sa mère, tellement l’aventure qu’elle lisait était prenante.
Elle s’imaginait, faisant partie des 6 amis égarés quelque part dans une violente tempête de neige dans les Laurentides.
Elle s’imaginait sous les traits de Camille, avec sa boussole pour montrer la direction exacte pour s’en sortir. Et puis elle était particulièrement fière d’avoir traversé sans une égratignure la Tempête du siècle. Elle était sûre que c’était la tempête du siècle parce que c’est Environnement Canada qui l’avait annoncé à la radio. Elle a bien entendu.
Maman a ouvert la porte de la chambre en lui disant: « M’enfin, Christine, à quoi rêves-tu encore?… Je t’ai déjà appelée trois fois pour venir dîner. On t’attend tous à table, ma chérie. »
Elle s’est levée d’un bond et s’est accrochée à sa maman. Puis elles sont allées, main dans la main, vers la cuisine et papa a souri en entendant la petite voix de Christine, raconter à sa mére : « … et puis on attendait le reste de la bande dans l’aire de repos du Club de Jeunes, Frédérique et Samuel … »
Comment by Armando — 24 novembre 2007 @ 10:00