Lali

25 novembre 2012

En vos mots 294

Filed under: Couleurs et textures,En vos mots — Lali @ 8:00

Il y a toujours beaucoup de bonheur à publier dimanche après dimanche vos textes inspirés par la toile précédente, comme je viens tout juste de le faire.

Il y a toujours beaucoup de joie quand, après avoir fait le tour d’une partie de ma galerie, j’ai enfin faix mon choix parmi toutes les scènes livresques qui s’y trouvent.

Il y a toujours un immense sourire sur mon visage au moment de l’accrochage. Comme en ce moment. Alors qu’une illustration signée Mai S. Kemble vous est offerte. Juste à vous, envosmotistes réguliers, ponctuels ou de passage. Pour que vous la fassiez vivre. À votre manière et en vos mots.

Comme d’habitude, les commentaires seront validés dans sept jours et pas avant.

D’ici là, bon dimanche à tous!

4 commentaires »

  1. Du plus loin que je me souvienne, m’endormir a été une épreuve. Ce fut d’abord le petit lit d’enfant, haut, de couleurs ocre-brun, avec un canard orange feu… Ou un poussin, mais il me semble plutôt que c’était un canard. Et le lit était serré entre la garde-robe parentale et le mur donnant sur la rue. Un large bow-window, avec ses trois fenêtres, ses vitraux Art-Déco, les tentures de velours sombre, le gouffre noir, la maigre lampe de rue, et, à l’intérieur, comme d’étranges fantômes muets, les meubles, les sévères meubles Queen Anne de mes grands-parents.

    Et puis, j’ai eu mon premier vrai lit. Un joli lit « colonial », en métal noir, avec des garnitures de cuivre, une table de nuit avec son tiroir pour la saveur du beurre de cacao et les petits secrets. Et la lampe de chevet.

    Et puis, j’ai appris à lire. Et mon premier livre -lu du début jusqu’à la fin, avec cette impression d’avoir relevé un défi, et emporté une victoire, ce fut « Les petites filles modèles ». Et puis, une BD! Adorée: « la pierre de lune », une aventure de Johan et Pirlouit.

    Après, les livres se sont succédé.

    Dès lors, me coucher n’était plus un calvaire. Montée à la chambre, passage par la froide salle de bains, enfilage de la chemise de nuit, sourires complaisants dans le miroir du vieux meuble-lavabo, Ave Marie ou Notre-Père vite expédiés, lampe éteinte… Quand ma mère ou mon père était en bas, et que j’étais seule, je rallumais ma lampe. Et je lisais.

    Heidi, dans l’édition d’Artis, que mon grand-père avait édité, en 1947; « Tout feu, tout flamme », « Le grand jeu de Païolive », les livres de la comtesse de Ségur, lus et relus, la bibliothèque Rouge & Or, Amitié & Histoire… J’étais dans le pays merveilleux des livres et des histoires que je n’allais jamais quitter. Et les volumes s’amoncelaient sur la tablette de mon petit meuble à moi.

    Des piles de bien-être…

    Vivre, haleter, voyager, imaginer des aventures mirifiques, se créer un monde, une fraternité, des amis, un passé, un avenir… Et même un ailleurs, c’était tout cela que la lecture au lit m’offrait. Et bien sûr, je lisais jusqu’à pas d’heure. Et bien sûr, quand mes parents montaient se coucher, la chaleur inusitée de la lampe révélait que j’avais lu, mais que m’importait !

    Dès lors, m’endormir n’était plus -et ne serait plus- jusqu’à l’insomnie de l’âge adulte, après la maladie, l’angoisse, les épreuves- cette chose si redoutable, qui me livrerait aux paniques du sommeil paradoxal, rêves et cauchemars, seule et sans défense…

    Comment by Pivoine — 25 novembre 2012 @ 12:26

  2. La plume des mots

    Car le livre entre sans bruit dans la chambre, et la Seconde a mis son pouce sur ses lèvres. Seconde-Née. Qui rêvait. Au temps des douceurs. D’où sourdent les fontaines. Première-Née. Qui parlait. Qui chantait. Et nous dit les nuages. Le rire des cigales. Ha ! Tant de rayons de lune !

    Aux petits de la Grande Ourse, qui accrochent une étoile à la nuit, qu’il est tendre le chemin !

    Que cette chanson m’est de miel, et cette prose enfantine, lue, s’envole déjà au dos de la plume des mots…

    Comment by Cavalier — 28 novembre 2012 @ 16:18

  3. Tu dormais insouciante.
    Et moi qui t’aimais,
    Je ne pouvais rien
    Que repasser dans ma tête
    Tous mes poèmes écrits pour toi.
    Enfin je m’endormis à tes côtés,
    Pour la première et seule fois.
    Par la nuit à toi réunie.

    Comment by Anémone — 1 décembre 2012 @ 3:33

  4. Il y a des histoires qui se perdent dans la nuit sombre des temps. Personne ne sait vraiment comment et où elles sont nées. On sait qu’elles ont voyagé à travers des générations qui les ont transmises à leur tour. Ne doutons pas qu’à chaque voyage oral, l’histoire a été assaisonnée au goût de celui qui la racontait. Un peu plus de ceci. Un peu moins de cela. L’important était l’émerveillement de l’enfant qui transformait les mots en images. Selon son propre imaginaire.

    Il y a des histoires qui se perdent dans la nuit sombre des temps. D’autres qui se sont perdues pour toujours. Et puis il y d’autres histoires. Que des écrivains ont entendues un jour. Lorsqu’ils étaient encore des enfants. Et qu’ils ont voulu laisser aux générations futures. Comme un témoignage de leur passage. Comme un prolongement de leur enfance. Comme un souvenir de ces voix tendres et chaudes qu’ils entendaient dans leur enfance lorsqu’ils voulaient être plus forts que le sommeil qui finissait toujours par avoir raison d’eux.

    Celle que je vais vous lire a voyagé de bouche à oreille pendant des siècles. Avant que la plume de Perrault s’amuse sur la feuille blanche, vers 1700. Et elle commence ainsi : « Il était une fois une petite fille qu’on appelait Chaperon Rouge. On lui avait donné ce nom parce sa maman… »

    Comment by Armando — 1 décembre 2012 @ 10:26

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