En vos mots 273
C’est à la lectrice de Jules Verne signée Shiori Matsumoto que j’ai demandé de vous tenir compagnie ces prochains sept jours. Peut-être vous fera-t-elle la lecture. À moins qu’elle ne vous parle d’elle. Ou bien que vous lui parliez de vous, que vous lui racontiez combien vous avez aimé Jules Verne.
Peu importe quelle direction vous prendrez tant que vous le faites en vos mots. Les commentaires seront validés dans sept jours et pas avant. Et pour ne pas vous laisser sur votre faim, je vous propose de lire les textes inspirés par la toile de dimanche dernier. De belles surprises vous attendent. Je n’en dis pas plus.
Bon dimanche à tous et à dimanche prochain!
Depuis un certain temps que je l’observais.
Au fil des jours il devenait taciturne. On aurait dit quelque peu inquiet. Comme s’il devait prendre une décision qui semblait s’habiller d’une immense importance.
Il a relu ses mots anciens. Avec générosité. Il en a noté quelques-uns. Il a hoché la tête. Il lui est même arrivé de sourire. Un sourire presque irrespectueux.
Je suis certaine qu’il a pensé à tous ces amis qui n’ont jamais trouvé de temps pour venir lui laisser un mot. Tous ces gens qu’il côtoie chaque jour et qui l’aiment, mais qui semblent si peu s’intéresser à ses mots. À ses silences.
Je suis certaine qu’il a dû penser à tous ceux qui sont venus le visiter. À ceux qui lui ont laissé des mots chaleureux. Et qu’il n’a jamais revus. Effacés dans le brouillard du temps qui passe. Laissant une trace de vide derrière eux.
Je suis aussi certaine qu’il a dû penser à tous ces silencieux de passage. Tous ceux qui viennent sans dire un mot. Et s’en vont tout aussi bavards.
A-t-il au moins comblé quelques instantes de leurs solitudes. Apaisé quelque peu leurs souffrances. Ouvert des horizons. Donné à découvrir une chose nouvelle. Il ne le sait pas. Il ne le saura jamais. Pour l’heure, il lui semblait avoir partagé tant et tant de choses. Pour rien. Par lassitude.
Le cœur en berne, il a tergiversé avant de décider de tirer un trait sur ces quelques traces de son existence. Il était temps de prendre un chemin. Pourquoi pas, ailleurs. Là où tout serait nouveau.
Alors, il a dessiné quelques mots simples. Comme ça. Avec une presque tendresse. Puis il a fermé la porte. Doucement. Si doucement qu’on aurait cru que le temps avait freiné sa course.
Puis, quelqu’une est passé par là et une main est venue graffiter sur ses mots : « Je vais attendre demain pour pleurer, car je n’ai plus de mouchoirs en papier… »
Depuis un certain temps que je l’observais. Je ne l’avais jamais entendu soupirer sa tristesse. Comme s’il regrettait de ne pas être parti. Sans rien dire. En claquant la porte. Et sans se retourner.
Comment by Armando — 4 juillet 2012 @ 9:44
Avoir sur la vie des yeux étonnés.
Eveil à la science aussi bien qu’au rêve.
Etre dans la lune avec les deux pieds
Ancrés fermement au centre de la terre.
Ce ne sont pas là exactes qualités
Que l’on reconnaît à une fillette.
Celle-ci cependant a décidé
D’aller là pour quoi elle est faite.
Envers et contre tout préjugé.
Tête en l’air peut-être. Mais forte tête.
Elle ne s’en laissera pas conter.
L’étonnement dans ses yeux a couleur de fête
Dans un monde où sa place désormais
Elle la prendra toute, harmonieuse et pleine.
Comment by Anémone — 5 juillet 2012 @ 13:05
J’aime bien tous les deux « En vos mots » de cette semaine, mais j’ai quand même une préférence pour celui d’Anémone. L’autre m’a donné une impression de déjà lu. Bisous Anémone.
Comment by Armando — 8 juillet 2012 @ 10:59
Merci Armando. Bisous aussi.
Comment by Anémone — 9 juillet 2012 @ 20:05