En vos mots 117
La lectrice peinte par l’artiste Matemo a sûrement une histoire, un passé hors du commun, un avenir autre que celui de ses sœurs… Du moins, peut-on l’imaginer, alors que la toile s’offre à vos mots, à vos histoires, à vos rimes. Alors que la lectrice attend que vous la racontiez en vos mots. Tout simplement.
Avec votre sensibilité. Avec ce regard qui vous est propre et qui ne ressemble à aucun autre. Avec ce que nous avons de rêves en nous et que nous pouvons dessiner en entrant dans la peau des personnages du dimanche.
La toile est à vous pour sept jours. Laissez-la parler. Nous vous lirons avec plaisir dimanche prochain!
Et le temps a suspendu son envol
Oiseau blessé qui vit hors du temps
Elle n’est pas vraiment toute seule
Puisqu’il y un prince charmant
Qui se balade dans son cœur
Comme des papillons dans un jardin
Et que dans ses rêves au milieu de fleurs
Ils se tiennent déjà par la main
C’est Byron qui lui a dit
Que dans le soupir du roseau
Il y a de la musique et la vie
Pourtant on ne voit que de l’eau
Elle connaît le prix des amours
Venues pour apaiser leur chagrin
Des oiseaux qu’on dit vautours
Des histoires sans lendemain
Qu’on écrit à l’encre volage
D’un coin défait de son lit
Un peu comme on tourne les pages
Creuses et vides d’une vie
Et elle ne fait que s’enfuir
Pour mieux se retrouver
Les hommes faut-il les haïr?
C’est Byron qui le lui a demandé…
Comment by Armando — 9 juillet 2009 @ 8:43
Dans son petit village du Sénégal à Valera, Amina est l’aînée de six enfants. C’est toujours la première debout le matin pour préparer le déjeuner de ses frères et sœurs avant qu’ils ne prennent le sentier pour l’école. Elle les reverra seulement le soir.
Amina n’a pas le temps de s’ennuyer. Toujours active, il le faut pour mener à bien une grande famille, ses parents un peu âgés n’ont plus beaucoup de forces. Amina n’a jamais été à l’école, elle n’a pas eu cette chance pourtant ce n’était pas l’envie qui lui manquait. Mais étant l’aînée, il allait de soi qu’elle s’occupe de toute la famille.
Après le nettoyage de la hutte, elle part tous les matins avec un grand saut sur la tête jusqu’au prochain puits. Des heures de marche.
Un jour, un groupe de missionnaires s’est arrêté dans son village et voyant cette grande et belle jeune fille, ces personnes lui ont demandé la direction pour Dakar.
Ils avaient bien une carte avec eux mais ils se sont perdus. Ils ont montré la carte à Amina mais la pauvre jeune fille est devenue très confuse et ses joues ont rosi. Amina ne sait pas lire.
Le chef du groupe s’est dit qu’il ne pouvait pas laisser cette belle femme ainsi et lui a tendu quelques livres qu’elle a accepté avec un beau sourire. Amina n’avait pas souvent l’occasion de sourire. Quelques mots amicaux ont été échangés.
Les missionnaires sont repartis en lui promettant de revenir une fois leur mission terminée et Amina tenait contre son cœur ces magnifiques cadeaux. Elle demandera à un de ses frères de lui apprendre à lire.
C’est ainsi, que chaque jour, Amina prenait une pause devant l’entrée de la hutte et apprenait à lire en ayant bien retenu ce que son frère lui avait expliqué. Amina est intelligente et n’a pas mis longtemps à lire toute seule. Fière de cette découverte, sa famille remarqua un grand changement chez Amina. Elle avait retrouvé sa joie et ses livres étaient un cadeau du ciel.
Elle se réjouissait du retour des missionnaires pour leur montrer qu’elle savait lire maintenant.
Elle se dit qu’un jour elle pourrait rejoindre ces personnes, faire des études et ensuite trouver un travail dans une ville. L’argent gagné servirait avant tout à ses parents, ses frères et sœurs et bien sûr pour elle. Heureuse comme un papillon, elle se mit à chantonner !
Oui, j’y arriverai, en tout cas, je ferai tout pour réussir. C’est important pour notre futur.
Quelques années plus tard, Amina a fait construire une maison en dur pour ses parents et ses frères et sœurs.
Avec l’aide des missionnaires, qui entre-temps, sont devenus ses amis, elle a beaucoup appris et son vœu s’est exaucé.
Amina est devenue pédiatre et visite les villages les plus défavorisés !
Elle n’oubliera jamais, le geste du chef du groupe lui tendant les livres…ses premiers livres !
Comment by Denise — 10 juillet 2009 @ 11:15