Lali

15 avril 2007

En vos mots

Filed under: Couleurs et textures,En vos mots — Lali @ 8:24

isaac de jouderville

Il y a quelques jours, grâce à mon ami Armando qui a écrit l’histoire du tableau à sa manière en guise de commentaire, une idée est née. D’où l’ouverture d’une nouvelle catégorie que j’ai intitulée : En vos mots.

Chaque dimanche, je posterai une toile. Sans la commenter. Sans raconter ce que j’y vois.

Ce sera à vous de le faire. Par un texte de fiction, un poème, une analyse, un récit impressionniste. Comme vous sentez les choses et si la toile vous inspire. Et pour que chacun se sente libre d’aller dans la direction qu’il veut, sans se laisser distraire par ce qui a déjà été écrit, aucun commentaire ne sera validé avant le dimanche suivant alors que je posterai une nouvelle toile. Ce qui constituera l’occasion de lire d’un coup TOUS les commentaires.

J’ose espérer que l’idée vous séduira et que cette toile d’Isaac de Jouderville trouvera quelque écho en vous.

À vous, maintenant!

14 commentaires »

  1. Cette femme est comme moi lorsque je lis. Parfois je lève la tête et je réfléchis à ce que je viens de lire, le regard dans le vague…

    Comment by Bellesahi — 15 avril 2007 @ 8:48

  2. Oui, d’accord. Je vais éteindre, juste le temps de terminer mon chapître…

    Comment by Jules — 15 avril 2007 @ 10:03

  3. LIVRE DE CUISINE

    La vie mode d’emploi
    Est un livre enluminé
    Par une chandelle de grès
    Jamais ne faiblit son rayonnement
    Ni le son de ses mots
    Qui tintent en un carillon
    D’échos somptueux
    Réverbération unique et silencieuse
    Qu’oublient de contempler
    Les distractions éphémères

    Comment by gmc — 15 avril 2007 @ 13:02

  4. Elle était en train de lire quelque chose quand sa lecture a été interrompue par un bruit insolite, ou inattendu. Mais ce qu’elle lisait n’était pas un livre, en tous cas pas un livre comme nous l’entendons habituellement: dans ce cas, elle aurait été assise et n’aurait pas tenu la chandelle à la main. Non, elle allait se coucher, et a voulu vérifier quelque chose qui la turlupinait sur le livre des comptes. Mieux valait contrôler maintenant que cette rusée de servante n’avait pas, une fois de plus, maquillé les prix de la farine et de l’huile. De nos jours, on ne peut plus faire confiance à personne….
    En bonne maîtresse de maison, responsable de l’économat familial, elle est en train d’analyser consciencieusement les colonnes du livre, quand un craquement du plancher à l’étage du dessus lui fait tourner la tête. Ce bruit qui vient des combles, c’est le comble: la même servante qui la vole a l’effronterie de recevoir son amant ! Sous son toit !
    Morale de l’histoire : si vous voulez dormir tranquille, remettez à demain les comptes que vous pourriez faire aujourd’hui. Allez vous coucher tout de suite, vous ferez de beaux rêves.

    Comment by nathalie chassériau — 15 avril 2007 @ 14:31

  5. Espérez-moi, j’arrive!

    ( L’époux ) – Là, venez me rejoindre! Il est si tard ma belle
    (La lectrice) – Mais j’ai presque fini, il ne reste qu’une page.
    Après ne craignez rien, j’éteindrai la chandelle
    Je viendrai près de vous sage comme une image.

    Espérez-moi, j’arrive!

    (L’époux) – Mais que faites-vous encore à cette heure, éveillée?
    (La lectrice) – Je termine ce livre et je suis toute à vous!
    Réchauffez bien le lit car j’ai les pieds gelés
    Et prenez donc patience cher tendre et bel époux!

    Espérez-moi, j’arrive!

    (L’époux) – Çà fait bien plus d’une heure que j’attends, Isabelle!
    (La lectrice) – Mais prenez donc un livre vous aussi mon ami
    Ou jouez du clavecin! Ne cherchez pas querelle!
    Quelques minutes encore et je vous trouve au lit.

    Espérez-moi, j’arrive!

    (La narratrice) – La lectrice satisfaite a terminé le livre.
    Elle le ferme doucement et souffle la bougie.
    Provenant du salon une musique l’enivre.
    (La lectrice) -Allons vite nous coucher, je suis prête mon mari!

    (L’époux) – Espérez-moi, j’arrive!

    Avril 2007©Flairjoy

    Comment by Flairjoy — 15 avril 2007 @ 14:58

  6. Juste une dernière page a lire a la lueur d une bougie, le temps l’a attrapée ,les heures ont défilé .Dans la nuit un appel Lui fait décrocher le regard de son livre.
    Que faire y répondre ?
    bisous lali super chouette idée

    Comment by carine — 16 avril 2007 @ 3:18

  7. Une lecture volée au sommeil, à la nuit…mais surtout une lecture licensieuse (non dans le corps du texte lu par la lectrice mais dans le choix d’une lecture debout, à la lumière d’une bougie). Une lecture volée aux hommes, à la condition humaine…elle écoute les bruits dans la maison mais tout va bien: tout le monde dort. Elle se rassure et pourra reprendre la lecture dès que tous tes lecteurs/spectateurs, Melle Lali, auront fini de lui raconter son histoire.

    Comment by VanessaV — 16 avril 2007 @ 5:15

  8. Bonsoir lali et merci de nous donner cette ouverture!!
    je ne suis pas allée depuis longtemps sur votre site ayant eu des souci avec ma nouvelle installation
    Allez délirons!!
    A t elle été surprise cette jeune femme par quelque visiteur imprévu, une interrogation certaine dans son regard dénote un étonnement d’avoir été à cette heure tardive prise de la nuit prise sur le fait d’une lecture pourquoi pas « interdite »
    Aussi est elle déterminée à faire entendre son point de vue! Son interlocuteur la surprend et du plus l’interpelle sur un sujet qui lui tient à coeur Elle lui répond donc avec calme, assurance et fermeté!!
    c’est une époque où déjà les femmes( et ce n’est pas fini) doivent se « justifier »!!
    mais je lui fait confiance Elle a la carrure nécessaire pour bien évoluer dans la vie

    fanfan

    Comment by françoise dite fanfan — 16 avril 2007 @ 17:36

  9. Depuis qu’elle s’était levée qu’elle attendait cet instant.

    Elle aimait tellement ce moment où les derniers pas s’éloignent amenant avec eux la lourdeur des mots qui si perdent dans le couloir, la laissant seule, dans un silence désiré, abandonnée, au doux et intime plaisir de la lecture.

    Aucun autre plaisir ne lui paraissant si intime et si jouissive. Elle pouvait se laisser aller, sans retenue, sans l’ombre des regards éxorbités posés sur elle, dévorant des yeux et sans élégance les contours généreux de son corps qu’ils désiraient sans vouloir aimer.

    Seule, elle serait enfin elle. Sans convenances ni préjugées. Libre . Sans retenue et sans d’être déçue.

    Elle imaginait sans difficulté les mains soignées, passionnées et entreprenantes de celui qui racontaient avec autant de finesse, de passion et avec autant de tendresse les amours intimes qu’elle-même rêvait, un jour ou l’autre, de vivre.

    Qu’elle bonheur ce moment important où les mots dits rencontrent ceux qu’elle lisait sans tabou. Avec gourmandise. Lascivement.

    Certains soirs, épuisée, elle finissait par s’endormir le livre, comme un baiser, appuyé sur ses seins. Elle semblait si apaisé et si heureuse.

    Seule le silence serait le témoin impassible de ses désirs, de ses frissons, des ses jouissances, de ses silences.

    Comment by Armando — 17 avril 2007 @ 0:20

  10. Elle vient d’avoir une idée la lectrice d’Isaac de Jouderville, une idée lumineuse. A la réflexion, il s’agirait plutôt d’une intuition. Et de quelle intuition s’agit-il? Celle d’un nouveau mode de communication à venir. Entre certains êtres qui se reconnaîtront entre eux, et se parleront, dans les siècles prochains. Quelle forme exacte cela prendra, combien de temps faudra-t-il ? Elle ne saurait le dire. Eh, ce n’est qu’une intuition ! Un, deux, voire plusieurs siècles. A moins que ce ne soit pour bientôt. Mais ce qui est sûr, c’est que cette forme de communication étonnante, inédite, novatrice, révolutionnaire, reliera entre eux une communauté d’êtres différents. Aussi différents les uns des autres qu’un ouvrier et son patron, un fonctionnaire et un mercenaire, un Chinois et un chineur, une Montréalaise et un Monténégrin. Une lectrice et ses lecteurs. Différents, mais animés par la même passion des livres. Et cette idée éclaire son visage, l’illumine soudain tout comme celui de notre chère Lali qui, elle-aussi, se réjouit d’avance de sa petite espièglerie: Bravo se dit-elle, bravo Christine, quelle superbe idée tu as eu là ! Christine, car ainsi s’appelle la lectrice d’Isaac de Jouderville…

    Comment by Vesuvio — 17 avril 2007 @ 15:57

  11. La lectrice a été interrompu par un bruit ou une personne. Elle, qui voulait tellement terminer sa lecture passionnante à la lueur d’une bougie. Il ne lui restait qu’un paragraphe, un chapitre voire la fin du livre, il ne lui restait que quelques pages. Mais voilà ! on ne saura jamais quoi ou qui est venu perturber ce doux moment. Il y a de la surprise dans son regard.

    Bien amicalement

    Denise

    Comment by Denise — 18 avril 2007 @ 7:54

  12. « Bien sûr, mais pourquoi chercher plus loin », se dit-elle.
    Cette lectrice vient de se rendre compte qu’elle à lu mille fois le prénom de son futur enfant.
    C’est évident maintenant. Le héros de ce roman a toutes les qualités que son fils possède déjà en elle. Elle le sent, elle le sait. Normal, une mère à un don pour ces choses là…

    Comment by Jean-Marc — 18 avril 2007 @ 17:50

  13. La complicité

    Chaque soir avant d’aller me coucher, je ne peux m’empêcher de chercher une nouvelle fois dans ton regard cette complicité qui nous unit depuis notre rencontre. Je veux que tu lises dans le mien combien je t’aime depuis ce jour où par un heureux hasard je t’ai croisé sur ce petit chemin qui mène au village. Tu en revenais, tu allais commencer ton travail dans la ferme voisine de celle de mes parents. Ta démarche légère, presque sautillante, ta casquette de travers, le brin d’herbe que tu avais glissé au coin de tes lèvres bien dessinées m’avaient fait monter le rouge aux joues. Tu t’en étais aperçu, tu avais souri en tournant ton beau visage empli de soleil sur lequel se dessinaient déjà quelques rides ajoutant au charme qui s’échappait tout naturellement de ta personne. Ces quelques secondes avaient suffi pour que tu envahisses mes pensées tout au long de la journée.

    Inévitablement, comme s’il ne pouvait en être autrement, nous nous sommes à nouveau croisés le lendemain, sur le même chemin. Cette fois tu m’as adressé la parole. Le son de ta voix m’a transporté vers un monde nouveau, qui était à ma portée, mais que je ne connaissais pas encore. C’est au son de ta voix que j’ai su que nous ferions notre vie ensemble. Celle-ci était à la fois rocailleuse, un peu de douce ironie perçait lors de certaines intonations, tu avais une manière charmante de ne pas terminer tout à fait la prononciation de tes mots, comme si tu avais voulu que je les devine, que déjà je me rapproche, que par cet artifice tu m’impliques déjà dans ta vie, qu’il fallait que je sois attentive à tes paroles. Mais il y avait surtout dans celles-ci tellement de douceur, de tendresse, mais aussi d’attente que je me suis tout de suite laissée emporter vers l’horizon que tu me proposais.

    Le mariage s’est fait très vite, au cours de l’été suivant, ce fût une belle fête, telle que je me l’étais imaginée. Du soleil, des enfants nombreux qui couraient dans tous les sens, les anciens assis à l’ombre du grand tilleul qui trône majestueusement au milieu de la cour de la maison familiale depuis, déjà , plusieurs générations et puis cette grande table dans le pré réunissant les invités pour le partage d’un repas mémorable.

    Notre vie, tranquillement s’est construite jours après jours, tu travailles maintenant à la ferme de mon père, tu fus le bienvenu, car il n’y avait pas de garçon à la maison, au grand désespoir de mon père qui tenait absolument à ce que la propriété perdure comme il l’avait promis à son père, lequel en avait fait autant au sien.

    Ma mère est heureuse, elle s’entend bien avec toi, tu as à son égard beaucoup d’attention, ce qui provoque des railleries gentilles de mon père.

    Bientôt nous aurons notre premier bébé. C’est un grand événement. Je n’ai ni soeur ni frère, ma mère a failli perdre la vie lors de ma naissance. Toutes les familles des alentours ont de nombreux enfants, il est rare à notre époque de n’avoir qu’un enfant. Ma mère s’inquiète beaucoup pour moi, elle veut que je me repose le plus possible, toi aussi tu me grondes si tu me vois porter quelque chose.

    Je profite de cette période pour lire. J’aime lire. J’aime cette évasion, cette communion avec l’auteur. J’aime aussi l’odeur des livres, sentir les pages sous mes doigts d’où les mots semblent vouloir s’échapper.

    Comment by motpassant — 19 avril 2007 @ 9:43

  14. Est-ce une impression ou est-ce qu’elle l’a vraiment senti ? Elle était si absorbée par le livre qu’elle n’en est pas sûre, mais de temps en temps elle à vraiment l’impression que quelqu’un lit avec elle pardessus son épaule.Elle en sent presque le souffle dans son cou.Et si c’était l’ésprit de quelque personnage romantique qui vient voir comment on raconte sa vie ? Elle aime l’idée…..

    Comment by cath — 22 avril 2007 @ 4:32

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