Lali

29 novembre 2010

Emmy au patronyme prédestiné

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:15

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Il y a toujours quelque chose de fascinant dans le fait d’entrer dans la vie de quelqu’un, même s’il s’agit d’un roman et non d’une biographie, surtout quand l’héroïne a eu un destin hors du commun et que celle-ci nous est totalement inconnue. Et pourtant, les billets de 2000 couronnes tchèques sont à son effigie. Or, celle qui fit carrière sous le nom d’Emmy Destinn puis d’Emma Destinova après l’indépendance de la Tchécoslovaquie fut plus qu’une des cantatrices les plus célébrées de sa génération. Elle joua aussi un rôle d’intermédiaire entre les membres d’un mouvement politique regroupés à New York et des militants en Europe, transportant sur elle ou dissimulant dans ses malles des documents de propagande qui la firent assigner à demeure pendant deux ans.

Ce sont les années précédant la Grande guerre jusqu’en 1920 qu’a choisi de raconter Valérie Hanotel dans La diva. Ces années où la vie politique marginale d’Emma Destinn prendra le pas sur sa carrière alors qu’elle a l’affection de Caruso et le respect de Toscanini. Des années de tourmente, des années qui feront d’elle une artiste qu’on finira par oublier, la guerre y étant pour quelque chose, ses origines aussi tout comme les intrigues qui se trament autour d’elle. Le réalisateur tchèque Jiri Krejcika a d’ailleurs consacré à celle que Puccini considérait la meilleure interprète de Madame Butterfly le film Divine Emma en 1983.

Avec un tel sujet, un tel personnage, La diva ne pouvait être qu’un roman emballant. Et c’est le cas, même si l’écriture est assez conventionnelle. Emmy ne l’était pas. Et pour en savoir plus sur elle, n’hésitez pas à parcourir les pages (en anglais) de la fondation qui a été créée en son honneur en 1997, lesquelles vous donneront un aperçu de sa carrière de cantatrice, de son rôle d’intermédiaire, de ses écrits et de ce qu’elle a légué au pays qu’elle a privilégié au détriment de sa carrière. Et aussi le goût de lire ce roman.

Un commentaire »

  1. Tu me tentes. C’est mal… mais vraiment très tentant!

    Comment by Lune — 29 novembre 2010 @ 22:57

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