D’autres traces de moi pour ma filleule
Pendant des années, j’ai accumulé. Surtout des livres, je l’avoue, mais des tas de petites choses et des objets un peu plus gros. Pour le plaisir ou pour me souvenir. Souvent des cadeaux ou des trucs rapportés de voyage. Des ramasse-poupière, sûrement, mais jolis.
Ce qui me plaît aujourd’hui est de voir partir peu à peu mes poupées folkloriques, non pas parce qu’elles ne me plaisent plus, mais parce qu’une autre veillera sur elle. C’est à Ève que je les lègue, parce que je sais qu’elle va en prendre soin, parce qu’ainsi je lui donne une partie de mes voyages et des mes amitiés.
Dimanche, il y en avait quatre. Une magnifique poupée champenoise en robe de velours, avec une haute coiffe; un couple alsacien en tenue des grands jours; et une petite hollandaise de Volendam avec ses sabots de bois. La champenoise est une des rares que j’aie achetées moi-même. J’en ai bien rêvé avant de me l’offrir avec les sous reçus à un anniversaire. Le couple alsacien est arrivé par la poste, cadeau de Liliane, pour mes 15 ou 16 ans. Celle de Volendam a été rapportée de Hollande par une amie de maman.
Chacune des poupées a son histoire, sa route jusqu’à moi. Et j’aime raconter le périple de mes poupées à ma filleule. J’aime lui faire partager ce que j’ai été. J’aime que mon univers devienne un peu le sien.
Donner des objets qu’on aime et qui ont fait partie de notre vie est selon moi un vrai cadeau. Plus qu’un banal truc acheté. Mais peut-être est-ce que je me trompe. Mais il en est ainsi pour moi.
Et ces poupées que je donne peu à peu à Ève, ce n’est pas parce que je n’en veux plus, loin de là. Mais bien parce que je veux que leur histoire se prolonge avec elle. Que ma filleule les aime aussi. Que les poupées la fassent voyager, comme les timbres et les cartes postales, qu’elle ramasse. Que les regarder, quand elle les aura toutes, lui donne envie de découvrir la Guadeloupe, la Roumanie ou les Séminol, une tribu amérindienne. La Hollande, Montpellier, le Japon ou la Champagne.
Peut-être qu’au fond, c’est bien plus banal que ça. J’ai juste envie que ma filleule continue de me ressembler, tout en étant différente. Juste envie qu’elle aime un peu les choses que j’aimais et celles que j’aime. Et que j’aime ce qu’elle aime. Car elle est mon rayon de soleil.
Lali, tu es vraiment un femme formidable ! Ton plus beau cadeau a été ta filleule…. mais quelle chance elle a de t’avoir pour marraine de coeur !!!
Comment by chantal — 5 janvier 2009 @ 19:29