Inspiré
Le personnage peint par l’artiste Joseph Ducreux aurait-il trouvé l’inspiration? L’aurait-il, de plus, trouvée, tout comme certains d’entre vous, ici? Réponse dans 24 heures. Exactement.
Le personnage peint par l’artiste Joseph Ducreux aurait-il trouvé l’inspiration? L’aurait-il, de plus, trouvée, tout comme certains d’entre vous, ici? Réponse dans 24 heures. Exactement.
C’est un recueil du poète belge François Jacqmin que la lectrice peinte par Alexander Bogdanov a choisi à votre intention. Un recueil intitulé Saisons, paru une première fois en 1979 et réédité en 1988 dans la collection Espace Nord chez Labor. Un recueil dont elle a tiré ces vers pour vous :
La pudeur du ciel est intense.
Elle exprime l’altitude avec
une perfection inoubliable et
sans doute dangereuse.
Cette immense réserve dissimule
le bleu d’une lame.
nous marchons derrière
tous ceux que nous avons été
le cœur se remet à compter
d’abord les heures puis les promesses
la suite nous obsède chaque seconde
ralentit nos pas dans les montées
connaîtrons-nous d’autres patiences?
un autre lieu que le jardin
pour différer nos chutes?
Christiane Frenette, Les fatigues du dimanche
*choix de la lectrice de David Joseph Bles
Comment garder dans ma main ces nœuds de couleur qui se dénouent indéfiniment, ces caresses inventées par l’autre et que je ne sais pas reproduire, ces mots que je ne sais pas dire? (Bernard Giraudeau)
*toile de Norman Rockwell
un matin comme les autres
avec ses repères maladroits
ses sourires ses miracles
avec la horde des pleurs et des mensonges
le bonheur est une si petite chose
un matin sans foi
tremble dans la lumière
nous levons la main sur lui
nous avons acheté des montres
à nos poignets soudain
le poids insensé du monde
nos regards se sont durcis
nous commençons à durer
Christiane Frenette, Les fatigues du dimanche
*choix de la lectrice de Wladyslaw Theodor Benda
Si le battement d’aile d’un papillon peut déclencher un ouragan à l’autre bout de la planète, il vaudrait mieux se retenir et ne plus jamais éternuer. (Bernard Arcand)
*toile de Vittorio Reggianini
sur la plage
les traces confondues des pas
se taisent
au loin l’appel des vagues
impose son secret
rien d’autre qu’une sterne
sa vie foudroyante
jetée à la mer
Christiane Frenette, Les fatigues du dimanche
*choix de la lectrice signée Heidi Berger
La lectrice peinte par l’artiste Alex Augustovich, à propos duquel toute trace a disparu, a sorti plusieurs recueils des rayons. Puis elle en a feuilleté quelque-uns, parcouru d’autres en diagonale. Jusqu’à ce qu’elle ouvre Les fatigues du dimanche de la romancière, nouvelliste et poète Christiane Frenette. Et lise ce poème en particulier :
tous tes orages ont fini
par se trouver un ciel
les jours astucieux t’oublient
toujours devant
le vide l’horizon
la vieillesse comme prime au bonheur
tu te réveilles un matin avec l’envie
de risquer ta vie entière
pour un seul poème