Dites-moi
Tant de livres et si peu de temps.
Tous les jours, le même constat.
Tant de livres.
Pourquoi les journées n’ont-elles que 24 heures?
Dites-moi.
*toile d’Alexandra Nikolaevna Pregel
Tant de livres et si peu de temps.
Tous les jours, le même constat.
Tant de livres.
Pourquoi les journées n’ont-elles que 24 heures?
Dites-moi.
*toile d’Alexandra Nikolaevna Pregel
Que dire? Que taire? À quel moment et pour quelles raisons ce qui est privé doit-il devenir public? Je me pose souvent la question quand je les entends raconter leur vie dans les moindres détails, de chacune des dents du fils de l’une à la présentation de tous les achats de l’autre, y compris certaines pièces de lingerie qui ne devraient pas, à mon avis, être exhibées dans un bureau.
D’où leur vient ce besoin d’étaler ainsi leur vie? N’y a-t-il rien d’intime et de de secret pour elles? Probablement pas, puisqu’elles utilisent les réseaux sociaux à outrance, y mentionnent leurs déplacements, y publient des centaines de photos et ont toujours à l’œil les pages de leurs 2000 amis pour les commenter. Vous trouvez que j’exagère? Je n’ai pourtant pas cette impression à une semaine du mariage de l’une d’elles qui ne nous a épargné aucune des étapes de ses préparatifs. Les autres semblent si friandes des détails. Or, ça ne m’intéresse pas. Ou plutôt, j’estime que ça ne me regarde pas et que je ne devrais pas être tenue au courant de tout ça. Nous sommes des collègues, pas des amies intimes.
Je suis donc ce midi une fois de plus perplexe. Ce n’est pas la première fois. Et sûrement pas la dernière.
Quand tout a-t-il basculé? Pourquoi la vie privée semble-t-elle avoir disparu au profit de la vie publique?
Plongée dans ma lecture, je tente avec difficulté d’oublier leurs voix.
*toile de Marie Éléonore Godefroid
Sommes-nous condamnés à être façonnés par notre enfance, ses blessures, ses secrets, ses souffrances cachées? (Tatiana de Rosnay)
toile de Théophile Emmanuel Duverger
De tous les livres qui l’attendaient sur la table, c’est un vieux livre qui a attiré l’attention de la lectrice du peintre d’origine croate Blaise Vlaho Bukovac, soit le recueil du poète belge Max Elskamp intitulé Huit chansons reverdies. Un recueil qu’elle a parcouru sans se presser pour ne pas l’abîmer et dont elle a tiré ces vers :
Le matin
Et la première est d’un matin
Dit tout en bleu, dit tout en blanc,
Et la première est d’un matin
Ici pour le commencement,
De paix d’abord, cloches sonnant,
Et Flandre étant – Vive la Rose –
Douce à chacun à sa façon,
Suivant son bien, suivant ses choses.
Or Mai mettant les fleurs en cause,
Et la première est d’un matin,
Or Mai mettant les fleurs en cause,
Et la première est d’un jardin,
Voici qu’il sent le romarin,
Et qu’on dirait – Vive la Vie –
Voici qu’il sent le romarin,
Et qu’on dirait qu’on se marie,
Et la première est d’un matin
Ainsi de paix et d’ornement,
Avec du pain, avec du vin,
Ici pour le commencement.
Décidément, certains jours, je me demande ce que les Français ont fait de la langue française. Ça dépasse l’entendement. Et ne me dites pas que je suis pointilleuse. Le Cercle des Associés en Risk Management est un titre fautif. Même si l’organisme existe.
Vous n’avez jamais entendu de la gestion des risques? Faites un tour à Montréal. C’est là que se trouve la Chaire de recherche du Canada en gestion des risques.
Aurions-nous plus à cœur la langue française chez nous? Je suis souvent portée à la croire.
*illustration de Yuliya Kashapova
Les vieilles histoires : elles ressemblent à des roses fanées qui s’effeuillent au moindre contact. (Selma Lagerlof)
*toile de Jeremy Winborg
faudra-t-il cueillir l’ombre
que mon corps donnera
oser le rapprochement
le froid ouvrira ses écluses
retrouvera le nom sensible des choses
Michel Pleau, L’aveu tout simple d’un visage
*choix de la lectrice de Kate Mueller
Quand vous entrerez dans le blog de l’illustratrice polonaise Emilia Dziubak, il se peut que vous y restiez un bon moment tant il y a d’images à découvrir en plus des quelques scènes livresques que je vous offre pour vous inciter à aller y faire du tour. Prenez votre temps!
Mais c’est écrit comme ça sur le site Web a remplacé la phrase Mais c’est tel quel dans le journal, comme si cela cautionnait à la fois l’information et l’orthographe. Et pourtant. Les journaux regorgent de renseignements approximatifs, voire erronés, et de coquilles grossières, tout autant que les sites Web qui ont davantage la cote de nos jours.
Je ne dis pas qu’on ne peut pas consulter les sites Web quand on écrit. Au contraire. Il faut le faire : ce sont des ressources des plus utiles. Mais de là à affirmer que tout ce qu’on y trouve est parfait parce que c’est sur la toile, il y a une limite.
Or, j’ai beau répéter à tous ceux qui m’envoient des textes à réviser de se relire dans un premier temps et de ne pas se fier à tout ce qu’ils lisent, le fait qu’ils savent que je vais repasser semble leur autoriser la paresse et le copier/coller à outrance.
Ça évitera des choses comme celle-ci (que nul n’a pensé à utiliser, heureusement) et m’épargnera un mal de tête.
*toile de Johanne Mathilde Dietrichson
Laisse parler ton cœur, interroge les visages, n’écoute pas les langues… (Umberto Eco)
*toile d’Evan Wilson