Lali

30 juin 2014

Une métaphore est-elle suffisante?

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 22:00

les-noeuds-dans-la-gorge-dariane

La métaphore est jolie. En effet, comparer le bégaiement, cette sorte de nœud dans a gorge qui empêche les mots de sortir correctement, au nœud qui se forme dans une pelote de laine, est efficace. Mais tout cela est fait à une telle vitesse que le jeune lecteur à qui on veut tenter d’expliquer ce problème relié à la parole risque de ne pas saisir tout à fait de quoi il s’agit.

Pourtant, les héhéhésitations sont là, les ccconsonnes qui se multiplient aussi. Sauf que la précipitation qui nous mène vers la fin m’a beaucoup dérangée. Tout comme la chute elle-même, qui laisse croire qu’un problème de bégaiement peut se régler en criant ciseaux et presque sans efforts.

Je me suis donc trouvée confrontée au même problème que lors de ma lecture d’un autre album de cette série, Les difficultés de Zoé : je n’ai aimé que les illustrations des deux livres.

Celles de Louise Catherine Bergeron sont en effet si réussies qu’on aurait presque tendance à pardonner au texte son peu d’intérêt malgré une jolie métaphore. Mais ce serait faire du bégaiement une affaire banale vite classée.

29 juin 2014

Les vers d’Angéline 1

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

GOLOVINE (Alexandre) - 2

Contre lui j’étais indifférente
la lenteur des caresses
m’exaspérait chaque heure
L’insistance du propos
et le temps d’un délice
accaparèrent le corps
à la vitesse du son
réminiscences d’un possible intérieur
éphémère frisson qui possède
Qu’importe l’effroi, je le retrouverai

Angéline Neveu, Le vent se fie au vent

*choix de la lectrice d’Alexandre Golovine

28 juin 2014

Pierre dorée 2

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

GODEST (Marie) - 8

Ta plume tremble d’un âge
que tu n’as pas
tes pauvres mots chuchotent
une infime coupure
tout t’aura été pris
du cri et de la route
jusqu’au désert d’origine

Mireille Cliche, La pierre dorée des ruines

*choix de la lectrice de Marie Godest

27 juin 2014

Pierre dorée 1

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

GILOT (Françoise) - 1

Une marionnette m’a remplacée
dans le tiroir
qui donc a tourné la maison
dos à la rue cloîtré les fenêtres
fait de mon corps cette cour
déserte

Mireille Cliche, La pierre dorée des ruines

*choix de la lectrice de Françoise Gilot

Une histoire de lit pas ordinaire

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:44

fakir

S’il y avait eu un magasin Ikea en Inde, Ajatashatru Lavash Patel (ça se prononce comme ça s’écrit) n’aurait pas eu à choisir la destination la moins coûteuse à partir de New Delhi pour aller s’acheter le tout nouveau lit à clous spécial fakir offert pour la modique somme de 99 euros, lequel est fourni avec les 15 000 clous de son matelas.

Mais il n’y a pas de magasin en Inde. Et Patel (faisons court) est donc parti pour Paris, avec pour tout bien un faux billet de 100 euros qu’il utilise pour payer sa course de Roissy à la succursale parisienne d’Ikea la plus loin de l’aéroport avant de reprendre son « bien ». En effet, il en a besoin pour l’achat de son lit clouté.

Or, celui que certains appellent Lavash est loin d’être au bout de ses peines. L’article n’est plus en promotion. Il coûte maintenant près de 116 euros et il n’y en a plus en magasin. Mais, pas de problème, le fakir aura son lit demain matin dès 10 heures. Demain? Demain!

Et de fil en aiguille, tout ça pour une poignée de clous et une planche, Ajatashatru est confronté à des aventures qu’il n’aurait même pas pu imaginer dans ses pires cauchemars. À dire vrai, avaler des sabres (pas truqués, ce qu’il n’a pas l’habitude de faire) serait presque doux si on compare cette expérience à celle qu’il est en train de vivre.

Le fakir a droit à une traversée de l’Europe qui est loin d’être de tout repos et qui l’éloigne de plus en plus de son lit tant désiré. Pour notre plus grand plaisir. Car Romain Puértolas a un talent fou de conteur et manie les situations comme les mots avec un sens inné de la dérision, voire du ridicule, comme seuls certains maîtres de l’humour (parfois noir) en ont été capables, après des années de pratique au quotidien.

L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea se veut un pur divertissement. Et pourtant, il va au-delà de l’aspect ludique des situations désopilantes qui s’enchaînent. L’auteur propose aussi avec ce premier roman une étude sociologique et un drame de mœurs contemporain qui devrait faire sourire les plus blasés d’entre nous.

Je n’aurais qu’un seul reproche (si c’est bien là un reproche) à faire à ce délicieux roman. Il se lit d’une traite tant il est captivant et on en vient à bout en moins de deux. Hélas.

Texte publié dans

26 juin 2014

De vent 6

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

GILLINGS (Nigel) - 3

Une fenêtre
s’ouvre et se referme —
entre un poème

Richard Arteau, De vent et de souffles humains

*choix de la lectrice de Nigel Gillings

25 juin 2014

De vent 5

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

GIBRAT (Jean-Pierre) - 2

Sillons dans l’eau calme
deux esprits, souples et gracieux,
font un pas de deux

Richard Arteau, De vent et de souffles humains

*choix de la lectrice de Jean-Pierre Gibrat

24 juin 2014

De vent 4

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

GIARRANO (Vincent) - 11

C’est un dialogue
que j’entends au bord de l’eau
les feuilles et le vent

Richard Arteau, De vent et de souffles humains

*choix de la lectrice de Vincent Giarrano

23 juin 2014

De vent 3

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

DESCHRYVERE (Marc)

Comment rassembler
les mille mots qui s’envolent
qui veulent dire je t’aime?

Richard Arteau, De vent et de souffles humains

*choix de la lectrice de Marc Deschryvere

22 juin 2014

De vent 2

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

ZUTTER (Jonathan)

Une éternité
entre nous comme effleurée
le temps d’un toucher

Richard Arteau, De vent et de souffles humains

*choix de la lectrice de Jonathan Zutter

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