À voix basse 3
samedi matin
ton visage est toujours dans mes yeux
ton corps a déjà disparu
tout le long du parc portuaire
le fleuve soigne sa plissure verdâtre
j’ai le visage fissuré
par le souffle du vent d’automne
au bout de mes doigts
inscrit en chiffres gras
ton numéro de téléphone tourne
sans raison
je l’ai déchiqueté
jetant dans l’eau qui coule
tout plaisir de te revoir
à contre-courant
les liaisons refusées
poignée de confettis
Maurice Cadet, À voix basse
*choix de la lectrice de Joshua Reynolds Gwatkin