Carpe diem
Carpe diem. Il me semble ne lire que ça ces jours-ci. À la fin d’une lettre de Jocelyne. À côté du pseudo d’Eugénie sur MSN. Dans un article de revue. Partout.
Mais combien savent que cette phrase est du poète Horace et que ce n’est que le début du message ? Qu’en entier il dit: Carpe diem (quam minimum credula postero) ? Et qu’il signifie quelque chose comme « Cueille le jour [et sois] la moins curieuse [possible] de l’avenir » ? Peu, sûrement. Car il n’est pas dit dans le texte original, de profiter du jour présent, comme les uns et les autres semblent le croire, mais bien de cueillir le jour. Et cela sans perdre de vue la notion de discipline de vie. Celle de l’hédonisme que prônait Horace.
Prenez le jour comme il vient à vous, mais en quelque sorte ne vous perdez pas, vous. Ainsi peut-être se termine la lettre que lit la lectrice de Keisai Eisen et qui la laisse dubitative face au sens qu’elle doit donner à cette phrase. Laisssons-lui le soin de cueillir le jour. Elle saura bien ce que ces mots veulent dire, quand l’heure viendra de les appliquer.
A LA LISEUSE
Cueillir le jour
Pour décrocher la nuit
Sans un soupir pour se pâmer
Sans un regret respirer
Cueillir le jour
Comme on cueille la foudre
Pendant que les blés se couchent
Sous le fil de l’orage
Dans un petit matin de décembre
Sourire à l’incandescence
S’éprendre de la danse
Et oublier l’oubli
Comment by gmc — 26 février 2007 @ 14:20