Raphaëlle en miettes
Quand on choisit de mettre de l’avant une femme qui a abandonné son enfant lors du suicide de son conjoint une femme qui a choisi de noyer son chagrin soir après soir, mois après mois, année après année, on a sûrement conscience qu’il sera difficile pour le lecteur de s’attacher à une héroïne qui n’en a pas l’étoffe. En ce qui me concerne, je n’ai pas réussi.
Je n’ai trouvé à Raphaëlle en miettes que très peu d’intérêt. Et pourtant, j’aimais l’idée de départ. Le fait qu’une femme écrive à sa fille de 16 ans qu’elle ne connaît pas pourquoi elle l’a laissée entre les mains de sa grand-mère paternelle dès qu’elle est née plutôt que de l’élever elle-même, malgré les circonstances. Mais ce n’était là qu’une belle idée.
Le tout ne tient pas la route malgré l’ambitieux projet de son auteure et malgré une plume efficace. Parce qu’il manque l’essentiel. Le choc. La douleur. L’incompréhension. Les raisons qui poussent à la fuite alors qu’une petite fille qui est née. Tous ces éléments qui devraient être là et dont l’absence déroute.
Il n’y dans ce roman qu’une femme qui a choisi l’alcool et l’errance. Qui, seize ans après la mort de l’homme qu’elle aimait, écrit une longue lettre à l’enfant qu’elle ne connaît pas. Mais une lettre qui ne touche pas. Une lettre qui relate des faits, qui n’explique rien. Une lettre qui ne dit jamais à celle qui n’attend que ça, peut-être, qu’elle a manqué à sa génitrice. Mais comment Raphaëlle aurait-elle pu écrire ses mots, elle qui n’a toujours pensé qu’à elle-même?
Raphaëlle est toujours passée à côté de la vie, préférant les paradis artificiels à la lumière des jours. J’ai connu des personnelles telles. Je préfère ne pas les retrouver dans les livres. C’est peut-être, et je dis bien peut-être, pour cette raison que je n’ai pu m’attacher au personnage de Raphaëlle ou eu envie de savoir si elle ferait quelque chose de son existence. Tant pis. On ne peut pas tout aimer.
Titre pour le Défi Premier Roman
Rien ne m’attire non plus dans ce livre, déjà la couverture, bof…
Comment by Anne — 1 août 2012 @ 5:28